Comme on vous l’annonçait il y a peu, le développement durable sera bien au centre des préoccupations du Grand Emprunt 2010, d’un montant fixé à 35 milliards d’euros. Mais malgré cet effet d’annonce pour la « croissance verte », certains points coincent encore… Explications.
Après des annonces en fanfare de presque 100 milliards d’euros il y a un an, c’est finalement le chiffre plus raisonnable de 35 milliards qui a été retenu pour le Grand Emprunt d’Etat de 2010. Couplé à des investissements privés, Nicolas Sarkozy estime que ce sont en tout 60 milliards d’euros qui seront alloués à la reprise de la « croissance durable ».
Chantal Jouanno, secrétaire d’état à l’écologie, a ainsi déclaré : « Investir dans l’enseignement supérieur et la recherche, soutenir les PME innovantes, promouvoir les technologies vertes et l’économie numérique, tout cela nous permet de soutenir les composantes de la croissance verte, et de construire pour les années qui viennent les bases d’une économie sobre en carbone et en matière premières et respectueuse de son environnement », a-t-elle déclaré.
5 priorités annoncées
8 milliards pour la recherche
A noter les 2,5 milliards alloués à la santé et aux biotechnologies – nanotechnologies. Et notamment à la recherche sur le cancer, les maladies génétiques, Alzheimer et le SIDA. Voir
11 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur
« Notre objectif est très simple : nous voulons les meilleures universités du monde » a déclaré le président en ouverture de sa première conférence de presse à l’Elysée depuis deux ans.
6,5 milliards pour les industries et PME
L’objectif affiché est d’ « aider les filières d’excellence , comme l’aéronautique, le spatial, l’automobile, le ferroviaire et la construction navale à préparer l’avenir ».
5 milliards pour le développement durable
Cette somme s’ajoutera aux 7 milliards d’investissements publics déjà prévus chaque année jusqu’en 2020 dans le cadre du Grenelle de l’environnement.
Sur ces 5 milliards, 1 milliard sera affecté au développement de réacteurs nucléaires de 4e génération (« ceux qui recycleront l’uranium et le plutonium et produiront beaucoup moins de déchets) et 2,5 milliards d’euros à l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour financer « les meilleurs projets présentés par les laboratoires dédiés aux énergies renouvelables, à l’Institut français du pétrole, au CNRS, dans les universités ou au CEA », actuel Commissariat à l’énergie atomique qui deviendra Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
De plus, 1 milliard seront affectés aux transports (véhicules du futur) et à l’urbanisme durable et 500 millions d’euros pour la rénovation thermique via l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah). 4,5 milliards pour le numérique Dans cette somme, 750 millions à la numérisation du patrimoine culturel et 2 milliards pour équiper la France en Internet très haut débit.
L’avis Sequovia
Bien que la plupart des mesures sont importantes et nécessaires, on peut regretter notamment la grosse entaille faite aux écocités, qui ne bénéficieront que de 1,5 milliards au lieu des 4,5 milliards prévus dans le rapport Rocard-Juppé! Les 13 projets écocités retenus pour cette occasion devront donc sûrement être réduits… Le retard risque de tarder encore à être comblé…
Les organisations environnementales et partis écologistes ont aussi dénoncé un investissement »insuffisant » dédié au développement durable et une place trop importante accordée au nucléaire, à l’automobile et à l’aéronautique. Des décisions en contradiction avec le Grenelle d’après eux.