13 épisodes de 45mn
Genre: Drame
Chaine: FX
Créateur: Todd A. Kessler et Glenn Kessler
Apparu cet été sur FX, Damages est la série de Glenn Close. Vous savez cette actrice qui jouait, entre autres, le capitaine Monica Rawling dans la saison 4 de The Shield.
Et bien voilà qu’elle s’est investie dans cette série pour y jouer l’un des personnages angulaires: Patty Hewes, avocate de renom.
Elle est chargée de défendre un groupe d’employés d’une société appartenant à un certain Frobisher qui aurait vendu sa propre compagnie et laisser ceux qui y travaillaient sans un sou.
Il avait été jugé lors d’un procès gouvernemental mais celui-ci avait été reconnu non coupable. Il s’agit ici d’un procès civil mené par Patty. A priori, l’affaire semble évidente à résoudre, surtout fiscalement. Mais c’est sans compter le monde impitoyable dans lequel baigne Frobisher & Cie. Manipulation, corruption, harcèlement, toute la panoplie pour défendre ses intérêts y passe. De plus, il faut trouver une preuve de ce qu’il s’est passé. Il n’y en a, pour l’instant, pas. Là encore c’est loin d’être une partie de plaisir pour dénicher l’élément qui le fera tomber. C’est ici donc que prend place Damages. Un monde de requins au milieu de New York qui s’obscurcit au fur et à mesure que l’on avance dans l’intrigue.
Entrer dans l’environnement de la dame parait aussi gratifiant que si vous étiez embauché dans le restaurant d’un grand chef si vous étiez cuisinier. On perçoit cela comme une forme de reconnaissance de son travail. Et c’est ce qui se produit pour Ellen Parsons qui intègre le cabinet avec fierté au sortir de ses études.
Mais Patty, au-delà de ce qu’elle représente sur la place publique, dévoile un visage bien plus sombre à mesure qu’on la découvre. Elle fait preuve de machiavélisme hors du commun pour arriver à ses fins et sait jouer mieux que personne des coups bas et de la manipulation pour se défendre. Vous me direz, elle y est peut être quelque part obligée étant donné le nombre de mécréants qu’elle doit voir passer. A force de côtoyer des gens foncièrement malhonnêtes, ne finit on pas par avoir la tentation d’user des mêmes méthodes que ces gens surtout si ils ont un pouvoir puissant et influent ? A vrai dire Patty est marquée au fond elle par quelque chose qui la rend aussi féroce et déterminée. Sans doute ce pouvoir qu’elle a acquis dans son travail n’est qu’un subterfuge pour oublier ce mal qu’elle a connu et qui la marque. Je vous laisse découvrir cet élément de sa vie qui explique une partie de ce qu’elle est.
Patty agit comme une prédatrice avec sa proie. Elle ne la lâche pas et lui fait payer le prix le plus fort. A côté de cela, elle a une famille, un mari et un enfant : Zachary. Elle a d’ailleurs bien des difficultés à l’éduquer et à se faire aimer de lui. Il déteste sa mère parce qu’il sait qui elle est. Il n’hésite d’ailleurs pas à la confronter à elle-même notamment par rapport à son instinct permanent de vouloir tous contrôler et pouvoir tous manipuler. Pour lui, il n’est qu’un pion de sa mère et il ne veux pas l’être. Son comportement la blesse et elle use de tous les moyens pour lui faire comprendre qu’il a besoin d’elle, qu’elle l’aime mais aussi qu’il n’est rien sans elle. Ce dont il ne tient pas spécialement rigueur. Patty Hewes est donc un personnage central de Damages. Fort intéressant de part les nombreux aspects de sa vie et ses secrets. Elle a une interaction forte avec l’intrigue qui la rend passionnante et point d’attention permanente. Comme beaucoup, j’avais un peu peur que Glenn Close tienne tous l’écran et que l’on ne voit que elle. Mais ce n’est pas le cas. Elle s’intègre parfaitement et laisse la place aux autres comédiens d’évoluer et montrer tous les talents. Notamment celui de Rose Byrne qui joue Ellen Parsons.
Ainsi, une valeur maîtresse se dégage de l’histoire de la série et de ses personnages : la confiance. Frobisher, Gregory, Ray, Ellen, chacun l’expérimente à ses dépens. Ne faire confiance à personne ne cesse de répéter Patty.
La série fonctionne sur un schéma de causes à conséquences. Une ou un ensemble d’actions amènent à ce qui se produit par la suite. Et cela fonctionne très bien puisque cela débouche sur des situations de plus en plus intéressantes. D’autant plus qu’elles sonnent justes. Seul petit défaut : la musique. Ce côté très appuyé des scènes dramatiques, limite façon film d’horreur, m’a franchement dérangé par moment. On se rend bien compte de ce qu’il se passe sous nos yeux, pas besoin d’une grosse musique pour nous le faire comprendre. Au final la série devient complètement passionnante à regarder et finit sans problème comme l’une des meilleures séries mises à l’antenne cette année.