Les évolutions technologiques liées aux moyens de communication nous ont habituées à une sur-information. Les outils à notre disposition sont de plus en plus nombreux et nous sommes tous amenés progressivement à participer à ce grand échange d’informations, facilité par la démocratisation des moyens à notre disposition. Comment se phénomène pourrait-il d’ailleurs avoir un quelconque impact sur la société si il se limitait à une élite de techniciens. Ce qui fait la force de cette évolution irréversible des échanges réside justement dans l’accessibilité des moyens. Internet, les médias sociaux, les applications mobiles,…toutes ces solutions permettent de casser les barrières et les inégalités habituelles de la société:âge, religion, sexe, culture, instruction…
Mais comme toute nouveauté, ces outils procurent à leurs utilisateurs un certain vertige à démultiplier ses contacts et les moyens d’échanger. Au point que certains, grisés par ce qu’ils considèrent comme une forme de pouvoir, en oublient toute règle de précaution voire de sécurité. Combien protestent devant un questionnaire administratif, même encadré officiellement par les règles de la CNIL, et dans le même temps diffusent sur Facebook des informations et des photos extrêmement personnelles. Cette facilité et cette liberté à communiquer en font oublier les principes de base des échanges en société. Alors que dans la vie réelle l’on s’efforce d’adapter notre comportement et nos sujets de conversations à notre interlocuteur, la dématérialisation dudit interlocuteur lors de nos échanges «numériques »facilite le phénomène de déshinibation.
Ce point est d’autant plus inquiétant que si à un instant précis nous nous adressons à un interlocuteur que nous connaissons, nos propos (et nos photos) peuvent être divulgués et diffusés auprès de personnes, de réseaux entiers, à une vitesse inimaginable et dans des limites géographiques que nous ne soupçonnons pas. Malheureusement, bon nombre de personnes n’ont pas encore pris conscience de cette situation et encore moins de la pérennité des échanges effectués. Si l’immatérialité des échanges facilite leur propagation, les conséquences peuvent cependant être bien concrètes. Car au-delà de l’auditoire insoupçonné de notre vie numérique, le vrai risque porte sur la mémoire d’internet.
Malheureusement, il aura fallu attendre qu’une publicité soit faite autour de cas particulièrement troublants pour que certains commencent à alerter sur les principes de base à respecter.
Certaines écoles de commerce dispensent quelques heures en fin de cycle pour sensibiliser leurs étudiants à l’intérêt de veiller à leur réputation sur internet pour favoriser leurs chances vis à vis de tout recruteur qui ne manquera pas de « googliser » chaque candidat. Mais pour certains d’entre eux, il est déjà trop tard. Les traces laissées sur internet, si elles ne sont pas indélébiles, peuvent être très difficiles à faire disparaître. Internet fait maintenant partie de notre vie et plus encore de celle de nos enfants, qui ne peuvent pas concevoir une vie sans ce média. Il faudra donc bien un jour penser à intégrer cela dans nos règles d’éducation, au même titre que d’autres principes. Et il faudra commencer très tôt. L’école et les parents devront intégrer ce nouveau mode de communication et s’assurer que les règles de bonne utilisation sont acquises. L’e-reputation se bâtira bientôt de plus en plus tôt et se construira tout au long de notre vie. Apprenons dès maintenant à la contrôler et à la gérer.
Aux Etats-Unis, des personnalités publiques ont pris largement conscience du phénomène en recrutant des personnes dédiées à la veille de leur e-reputation. Du stade « personal branding », certains se comportent même vis à vis de leur nom comme le font quelques grandes marques en dédiant des personnes à l’animation de réseaux sociaux pour leurs fans.
J’ai déjà abordé l’intérêt de la valorisation de l’e-reputation pour une société, quelque soit sa taille. Il est évident que l’e-reputation individuelle est tout aussi importante. L’impact de l’e-reputation d’un étudiant ou d’un salarié lors d’une recherche d’emploi, l’impact de l’e-reputation d’un chef d’entreprise lors d’une réponse à un appel d’offre,…sont autant d’exemples que nous constatons déjà et qui n’ont rien à voir avec une quelconque vision futuriste.
Auteur: QSN-DigiTal / Frédéric Foschiani / http://www.qsn-digital.com