Mention très bien pour ce projet de fin d’étude de Geoffrey Dorne, nouveau Designer Graphiste diplômé de l’ENSAD. Le projet qui s’appelle “hacking citoyen” souhaite dépasser la définition habituelle réduisant le Hacker à un pirate du web.
“Le hacking citoyen est une réflexion accompagnée de propositions formelles sur la manière dont le citoyen peut aller à l’encontre de la surveillance accrue et pouvoir ainsi, recouvrer certaines libertés et certains droits menacés par l’État.”
Il regroupe ainsi six objets :
- – une carte qui répertorie les emplacements de caméras (avec photos, description, catégories de caméras, etc.).
- – une broche infrarouge qui, une fois portée, rend son porteur anonyme aux caméras de surveillances, appareils photos et autres webcams, etc.
- – un bonnet (deux en fait) qui fonctionne sous le même principe.
- – une clef usb intitulée ID-key qui permet de générer des identités en ligne aléatoires (avec mail, mot de passe, numéro de téléphone, nom, prénom, blog, facebook, twitter, etc.).
- – une autre clef usb intitulée Albakey qui contient tout le nécessaire pour protéger son ordinateur des éventuels mouchards, lois hadopi, ou tentative d’intrusion dans la vie privée.
- – un porte-cartes silencieux qui protège réellement les cartes à puces RFID
Geoffrey nous donne une excellente preuve de sa “Bidouillabilité” définit par Tristan Nicot comme la capacité – pour un objet technique ou un outil – à être détourné de sa vocation initiale en vue d’essayer de lui trouver de nouveaux usages. Se dit d’un système dont on peut observer le fonctionnement interne pour le comprendre, en vue de le modifier. Issu du terme anglais Hacker qui a donné hackability, qu’il ne faut pas prendre au sens de pirate informatique (abus de langage récent, surtout dans les médias). La bidouillabilité ne tient pas compte de la légalité de la démarche : quand on détourne l’usage d’un système technique de façon créative, c’est démontrer sa bidouillabilité, que la démarche soit légale ou pas. Voir aussi le Jargon file : The meaning of Hack, qui définit le hack comme étant “une démonstration de créativité intelligente” et non pas un simple piratage informatique.
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Sur la photo : Geoffroy utilisant une broche infrarouge pour éblouir les caméras de surveillance…et respirer un peu