En 1946, Marthe Richard, elle-même ancienne prostituée, fait voter la loi fermant les maisons closes, et y gagne le surnom du titre de ce billet; ce qui ne l’empêche pas, quatre ans plus tard, de jouer au théâtre le personnage d’une maquerelle (photo ci-dessous à droite, en couverture de ce livre). Le bordel le plus célèbre était alors le Chabanais, au 12 de la rue éponyme, où, dans un banal immeuble de bureaux, on peut encore voir l’escalier d’antan.
Juste en face, la galerie Au bonheur du jour expose (jusqu’au 31 janvier) une centaine de photographies et de dessins sur le thème des bordels, et aussi quelques objets : un appareil de vision stéréoscopique où on peut admirer les charmes de ces dames en relief, des jetons (bon pour …), des cravaches et un ‘pique-couilles’ (je vous laisse deviner). Ci-dessus Madame et ses filles (1900).
Au milieu de photos purement documentaires, voire carrément sordides (certains des tableaux vivants, par exemple), on découvre des curiosités (la baignoire à champagne du Prince de Galles) et quelques joyaux, comme la photo ci-contre (attribuée à Brassaï, d’après le cartel) de lingerie coquine fétichiste, pour le catalogue Diana Slip à destination exclusive des meilleures maisons.
Il y a dans la galerie beaucoup de photographies des luxueuses décorations intérieures des bordels; les seuls Atget sont ici des vues extérieures, rien de sulfureux cette fois. Voici enfin, d’André Zucca avant l’occupation, une belle photographie nocturne (Prostitution, 1938).
Si par hasard vous vous ennuyez à la BNF, c’est tout prêt.