Microsoft et le Département de la Justice américain (DOJ) ont annoncé récemment qu'ils avaient conclu un accord amiable pour mettre un terme au procès antitrust du numéro 1 des logiciels.
Cette annonce est presque passée inaperçue alors même que le procès de Microsoft a alimenté les pages des journaux pendant de nombreuses années. L'administration Obama semblerait rechercher le compromis avec Microsoft, certains lui reprocheraient même de faire preuve d'une trop grande complaisance par rapport au géant des logiciels.
On comprend mieux la fin de la gue-guerre avec Microsoft quand on jette un oeil sur les colonnes "hi tech" de nos journaux. C'est clair, un nouvel acteur a fait son apparition et tient la Une, c'est Google, le groupe tentaculaire, qui est au web ce que Frigo est au ...frigo. Google qui a surtout osé s'attaquer à la toute puissance médiatique, qui fait trembler les journalistes en permettant à presque tout un chacun de jouer les reporters bien informés et les chroniqueurs inspirés. Et ce, grâce aux outils qu'il met à disposition des internautes pour les aider à faire entendre leur voix voire à trouver des financements...
Donc Google est devenu l'ennemi public numéro 1 en particulier dans le monde médiatique, il n'est pas médiatiquement correct.
Dans ce contexte, l'administration Obama semble consacrer toute son énergie pour identifier les failles qui lui permettrait de mettre à terme ce qui représente à ses yeux un vrai contre pouvoir, il veut mettre Google à terre. A l'inverse, Microsoft semble regagner du galon, puisqu'il est désormais de plus en plus présenté comme le challenger de Google, de là à ce qu'il fasse figure de sauveur, il n'y a qu'un pas.
Un bouc émissaire en chasse un autre.
C'est amusant de constater que les recettes pour faire fonctionner les tribus humaines sont les mêmes que dans les sociétés primates. Chez les singes, aussi, le bouc émissaire a sa place. C'est celui qui fait peur, qu'on tient à l'écart et qui permet de resserrer les rangs de la tribu, pour se protéger de lui...
Pour éviter de s'entre - déchirer en permanence, on a besoin de "cimenter" nos relations sociales. Quoi de mieux qu'un bon ennemi commun pour être à l'unisson ? Toute tribu humaine, se doit d'avoir son bouc émissaire. Ca commence dans les cours d'école et ca continue au travail et sur les terrains de foot. Les gouvernements le savent bien, par précaution, ils préfèrent souvent désigner le bouc émissaire, afin d'éviter qu'on les enferme dans ce rôle. Ils ont l'espoir qu'en désignant le "méchant", leurs électeurs se montreront aussi sages que les enfants à qui on raconte des histoires de méchantes sorcières. Chez les hommes, on a réussi à faire plus fort que les autres primates. Le bouc émissaire n'a pas nécessairement face de primate humaine. On est capable de s'inventer des menaces, des peurs qui ont le même effet qu'un bouc émissaire. Face à une peur commune, on se serre les coudes, c'est bien connu.
En France, le gouvernement a bien tenté de présenter la Grippe A comme le nouveau fléau. Mais visiblement, ca n'a pas suffi à resserrer les rangs. Ainsi la crainte d'attraper la maladie, dans ces mouvements de foule, que sont les manifestations, n' a pas suffi à faire reculer les grévistes de la Ligne A !
C'est clair, le gouvernement n'a pas totalement réussi son coup, il peut mieux faire.