Paso Doble n°162 : Chauffez-les tous, Dieu reconnaitra les siens !

Publié le 17 décembre 2009 par Toreador

« Olé n°165 : Lip Dumb* | Home

Par Toréador | décembre 17, 2009

A las cinco de la manana…

Un autre monde est possible. Un autre échec aussi !

La conférence de Copenhague se passe mal et un échec est possible. Evidemment, à ce stade, les participants jouent au poker menteur. Chacun préfère se faire peur pour pousser l’autre à négocier plus.

Reste que l’incapacité des Etats à se mettre d’accord sur le problème du réchauffement climatique n’est pas un épiphénomène mais bien le symptôme d’un mal plus profond consubstantiel de notre nouvelle ère mondialisée.

Si aucun accord ambitieux n’émerge, c’est parce que la mondialisation a coïncidé avec la glorification de la recherche de l’intérêt particulier comme moteur de l’innovation. Pendant cinquante ans, la démocratie était une valeur à défendre. Avec l’effondrement de l’URSS, c’est le capitalisme qui est devenu une valeur, un étalon de vertu.

Les cavaliers (solitaires) de l’Apocalypse

En l’absence de gouvernement mondial, personne ne veut assurer le coût (énorme) d’un bien collectif mondial comme l’Environnement. Chacun est incité à jouer le rôle du cavalier solitaire, en espérant que les autres paieront l’addition.

Or, en l’absence de gouvernement mondial, pour que ça marche, il faut toujours un pays qui accepte de payer le prix du régime international mis en place, parce qu’il est un gros consommateur du bien public ainsi produit. Ainsi, les Etats-Unis, obsédés par la sécurité, ont mis sous perfusion l’OTAN. L’Arabie Saoudite, qui veut des prix du pétrole stable, est l’horlogère de l’OPEP. La France, elle, accepte de prendre en charge le fonctionnement de l’OIF (parce que c’est elle qui a le plus intérêt à défendre l’usage du Français).

Une organisation qui n’est plus soutenue par un Etat généreux se meurt. C’est le cas de l’ONU.

Avec la chute de l’URSS, les Etats-Unis se sont dégagés de ce rôle de grand argentier mondial pour réfléchir en fonctions de leurs propres intérêts. C’est à ce moment que la mondialisation s’est déglinguée et que les grands régimes institutionnels de l’après-guerre ont vacillé. Juste retour des choses, la plus belle cacophonie est celle du cycle de Doha de l’OMC, véritable festival d’intérêts contraires et égoïstes. Le bazar de Copenhague de ce point de vue-ci est hélas très logique.

Lorsque dans 50 ans,  les riches à Copenhague auront un coup de soleil, les pauvres du Bangladesh apprendront la plongée sous marine. D’ici là, souhaitons qu’un nouveau Géant ait pris la relève de l’Oncle Sam…