Plus de 25 ans après ces horreurs, le Chili, est à nouveau à la « une » des gazettes européennes mais pour des raisons fort heureusement bien différentes même si ce qui se joue actuellement là-bas mérite quelques commentaires. Michelle Bachelet quitte la présidence forte d’une côte de popularité à faire pâlir les trois-quarts de la planète démocratique. La dirigeante socialiste est en effet créditée de plus de 75% d’opinions favorables. Impressionnant. Cette performance ne doit pourtant pas masquer la situation politique livrée par le premier tour de l’élection du successeur de Michelle Bachelet.
Arrivé en tête avec 44% des voix, Sebastian Piñera est une sorte de Berlusconi local, propriétaire de médias et du Colo-Colo, le grand club de football professionnel. Un milliardaire qui en appelle « au changement » tout en traînant dans ses valises les héritiers de Pinochet. En face de lui, à plus de 15 points, Eduardo Frei, l’ancien président et champion du courant démocrate-chrétien. Et la gauche dans tout cela ? Elle est incarnée par l’ex socialiste Marco Enriquez, le fils du Fondateur du MIR, Miguel Enriquez, assassiné par la dictature en 1974. Avec 20% des voix, donc non qualifié pour le second tour, Enriquez refuse d’appeler à voter pour l’un ou l’autre des candidats en lice pour ce deuxième tour. Le…