Au Danemark, la Terre ne tourne pas tout à fait rond

La pression faite depuis plusieurs mois sur les organisateurs et les négociateurs du sommet de Copenhague n'a-t-elle pas été trop forte au point de mettre les nerfs de tous les participants à vif ?
En regardant de l'extérieur (car il n'était pas vraiment possible pour le simple citoyen de participer à cet événement) tous les ingrédients de l'échec semblent bien réunis depuis plusieurs semaines, notamment dans un choc relativement frontal pour la première fois affiché entre les pays développés largement responsables des émissions du CO2 incriminées par les experts du GIEC et les pays les plus pauvres qui accusent et demandent des compensations.
Dans cette agitation médiatique, on ne voit pas très bien comment faire émerger de vraies solutions à la hauteur des enjeux et même si l'Europe a décidé d'apporter dix milliards de dollars par an de 2010 à 2012 pour aider l'Afrique à s'engager dans le développement durable, ces mesures ne sont pas assez innovantes et volontaristes pour constituer un levier capable de débloquer la situation.
Côté négociations justement, nous constatons que les premières formulations  "'alambiquées" commencent à apparaître " Copenhague, c'est le début d'un processus...".
Je ne dois pas être au courant car je pensais que le processus était commencé depuis longtemps, bien avant la signature du protocole de Kyoto en 1995, bien avant le sommet de la Terre de Rio en 1992...
De toute façon, je ne me fais pas de soucis, la langue de bois arrivera bien à "pondre" un texte permettant une photo de famille, mines satisfaites, des "responsables" de ce monde. Il faut bien sauver la face !
Sans connaître encore le résultat final car je ne sais pas lire dans le marc de café, je suis consterné de voir la façon dont se déroule ce sommet, spectacle hallucinant d'un monde qui ne tourne pas rond, où personne n'écoute plus personne, où la brutalité de toutes parts est de mise et où de nombreux délégués pourtant accrédités se sont vu retirer, de façon tout à fait anormale, leur accréditation.
Si les dirigeants réunis en conclave le dernier jour croient vraiment que le réchauffement climatique est bien d'origine entropique,  leur comportement actuel, qui vise à couper les cheveux en quatre alors que nous serions tous ensemble sur un même bateau appelé Titanic, est vraiment irresponsable.
A moins qu'ils ne croient pas au réchauffement entropique, alors dans ce cas qu'ils le disent et qu'ils évitent de montrer un tel spectacle.
De ce somment on retiendra probablement une chose : Copenhague, la vrai visage du genre humain...
Dominique Lemoine