Dès le départ, il était clair que les termes de ce débat étaient mal posés, et qu’il allait déboucher sur une stigmatisation des étrangers en France ou des Français d’origine étrangère (enfin, surtout de ceux dont l’origine géographique se devine à la couleur de leur peau).
Yazid Sabeg a bien pointé les limites du débat lancé par Besson :
« Quand on organise un débat public, il faut s’en donner des moyens. Consulter les intellectuels, les universitaires, mettre des textes fondamentaux à la disposition des gens. On doit surtout politiquement dire ce qu’on cherche et où on veut aller. Si l’on avait dit que ce débat devait nourrir l’égalité réelle, les choses auraient été différentes. Mais là, le débat est présenté comme ayant une vertu propre. C’est devenu un déversoir et un défouloir. »
Evidemment, à la veille des régionales ça fait mauvais effet. Du coup, on comprend la trouille de François Baroin, qui demande un report du débat après les régionales, estimant que « à l’approche d’une échéance électorale [...] la confusion, l’amalgame et les facilités de langage peuvent flatter les bas instincts ». L’arroseur arrosé. Si le sujet n’était pas aussi grave et lourd de conséquences, on en rigolerait.