Mon dieu qu’elle est jolie, l’exposition de Michael Kenna à la BN Richelieu (jusqu’au 24 janvier) ! Une centaine de petits formats, des tirages excellents, paysage après paysage, et … un ennui sans limites !
Ce ne sont qu’effets de nuages, qu’assemblages curieux (50 barrières dans la neige à Hokaïdo -ci-contre-, 9 oiseaux - ou 104 - dans le ciel, 10 arbres à Peterhof), que prés enneigés bien blancs sur lesquels se détache un arbre joliment tordu bien noir. Un effort permanent de beauté formelle, construite, artificielle, un regard qui privilégie l’effet, l’esbroufe, la surprise devant le motif (qu’est-ce là ?) entraînant le déchiffrement (ah oui, j’ai trouvé !), puis l’admiration devant l’astuce du photographe (qu’il est fort !). La pseudo-abstraction n’est ici que pour faire énigme, comme une devinette à résoudre.
Oh, ce sont certes des photos bien composées, remarquablement structurées, avec surprenantes contre-plongées sur les cheminées de centrales électriques, belles perspectives géométriques de poteaux verticaux, jolis jeux de nébuleuses et de lumières, avec tous les contrastes et toutes les gradations que l’on peut souhaiter. Mais que c’est ennuyeux…
D’ailleurs, à la sortie, à la librairie de la BNF, il y a un présentoir de cartes postales de Kenna : c’est ce qu’on peut lui souhaiter de mieux… Il y a plus de 60 ans, Julien Gracq écrivait ”La littérature à l’estomac“; ce que nous avons ici, c’est de la photographie à l’estomac.
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