Magazine Asie
Comme vous avez pu le lire au fil de ce blog, la science des couteaux n'est pas apparue du jour au lendemain au Japon, c'est l'héritage de siècles de forge de sabres qui s'est ainsi transmis au couteau. L'art de la guerre japonais au Moyen-Age est fondamentalement différent du nôtre. En Europe, des sergents à pied agrippent avec leurs crochets l'armure des chevaliers pour les désarçonner, puis cherchant le "défaut de la cuirasse" (l'expression est restée), tentent de glisser des couteaux longs et grêles dans les jointures, du haubert notamment pour porter un coup fatal. L'escrime est fille de cette pratique. Au Japon c'est absolument l'inverse, on a réduit les protections au minimum et développé des armes de taille extrêmement dangereuses, d'où vient aujourd'hui le kendo. On ne saura jamais laquelle des deux tactiques l'aurait emportée face à face mais ce qui est certain, c'est que les Portugais, premiers Européens à aborder l'archipel au XVIème siècle, n'insistèrent pas au vu de la supériorité des katanas japonais capables de trancher leurs canons en deux (des anecdotes sont restées à ce sujet), et s'en retournèrent rapidement chez eux.