Une séance de conseil municipal c'est comme un procès d'assises. Les protagonistes pris par leurs passions et leurs humeurs finissent par oublier les micros, les caméras, Internet…et se lâchent. Quand le maire de Louviers rejetant d'un revers de main ses oppositions de Droite et de Gauche affirme « qu'il a donc raison et qu'il se situe au juste milieu » ne fait rien d'autre que de confirmer ce que nous répétons depuis des mois sur ce blog.
Franck Martin est aujourd'hui un centriste qui a du mal à l'assumer publiquement et qui, par pur intérêt personnel, doit donner le change à ses futurs « alliés » du Parti socialiste. A vrai dire, nous ne sommes aucunement surpris de ce positionnement. Son obstination à se revendiquer de « la Gauche moderne » (le nom du parti de Jean-Marie Bockel, ex-socialiste rallié à Sarkozy) ne peut être le fruit du hasard. Son amitié avec Bernard Kouchner qui n'a jamais été de Gauche (1) ses flirts avec Hervé Morin, troisième sur la liste UMP-Nouveau centre, son soutien à Ségolène Royal quand elle prônait un accord avec François Bayrou, la composition de sa liste aux municipales…autant d'éléments objectifs qui attestent de sa conversion au centrisme. Il serait plus honnête de sa part de reconnaître cette conversion.
Qu'est-ce que le centrisme ? Jean-Philippe Domecq (2) écrit : « Dernier en date du conseil en communication : il faut être absolument modéré pour être absolument moderne. Rien n’illustre mieux l’allergie au débat que cette absorption du fond dans la forme. » Le centrisme c'est le ventre mou, le marais, la politique à géométrie variable. Je prends à Gauche, je prends à Groite et au final, l'électeur ne reconnaît plus rien, mélange tout et finit par croire que « les politiques sont tous les mêmes. » Alors, dégoûté, il ne vote plus ou vote pour ceux qui crient les plus forts ou défendent les idées les plus « crades » par colère et dépit.
Quand on est de Gauche, on n'accuse pas de « légèreté » les parents qui ont du mal à payer la cantine de leurs enfants. On ne traite pas de paranoïaque une adversaire politique. Surtout, on dit ce qu'on fait et on fait ce qu'on dit.
(1) Adhérer à un parti de Gauche ne prouve pas qu'on soit de Gauche.
(2) Jean-Philippe Domecq dans “La passion du politique, nous entrons dans l’âge de la liberté sans choix” (1989, Seuil Fiction & Cie, p 46-47):