Troisième partie de la postface à la réédition de Poupée aux yeux morts aux Moutons électriques, dont le début est en ligne ici, et la deuxième partie là.
Lovecraft est-il un auteur de ces textes « "surnaturels" pour matérialistes » évoqués par Groff Conklin ? C'est difficilement contestable si l'on considère leur ambiance, où des phénomènes et créatures matérielles sont à la base d'émotions courantes dans le fantastique. Ce n'est pas parce que Cthulhu n'est pas un dieu qu'il ne flanque pas une frousse bleue — quoique le grotesque de l'apothéose de « L'Appel de Cthulhu » puisse être interprété comme un trait d'humour de la part de Lovecraft, qui n'en manquait pas. Mais il s'agit de textes d'épouvante, où tout est mis en œuvre pour susciter une certaine palette d'émotions. Qu'un matérialiste comme Lovecraft ait trouvé dans la science-fiction naissante un outil qui lui convenait n'a rien d'étonnant.
Mais prend-il…