- Tokio Hotel sur scène à Amsterdam. (dpa)
Quel point commun entre les garçons du groupe pop-rock Tokio Hotel et le grand Beethoven ? Certainement pas la coupe de cheveux, les choix vestimentaires ou le style de musique. Le Bundestag leur découvre néanmoins des affinités.
En effet, les députés de tous les groupes parlementaires ont décidé que les groupes de musique modernes faisaient désormais partie du patrimoine culturel allemand, qu'ils "marchaient très fort" à l'exportation et qu'ils étaient donc des facteurs économiques importants, au même titre que les grands compositeurs classiques. Les partis de la grande coalition rapportent que 80 % des subventions à la musique reviennent pour l'instant aux orchestres, opéras ou autres représentants d'une musique 'sérieuse', mais qu'à l'avenir les guitarres électriques, les amplificateurs et les bus de tournée devraient également en bénéficier.
"Une grande partie des sommes vont jusqu'ici à la musique classique", rappelle notamment la députée SPD Monika Griefahn. Or, les partis au pouvoir ont décidé que le gouvernement fédéral allouerait deux millions d'euros en 2007 ainsi qu'en 2008 au soutien des jeunes groupes qui se lancent dans une carrière internationale.
"Avec les radios et télévisions publiques, nous souhaitons élaborer de nouvelles plateformes pour la présentation des nouveaux groupes", précise Mme Griefahn. Ainsi, les plus belles scènes dédiées à la musique jazz recevront un prix. Des projets de pédagogie musicale pourront aider les jeunes à s'intégrer dans la société. Quant au groupe cible du jeune public étranger, des bus de tournée seront proposés au prix de revient à des musiciens de pop, rock ou jazz afin qu'ils puissent partir en tournée internationale.
Les groupes parlementaires ont tous noté la tendance ascendante de la jeune musique allemande. Des milliers de jeunes Français chantent par exemple les titres de Tokio Hotel, et en Allemagne même les groupes allemands connaissent une popularité sans précédent.
Les partis de l'opposition estiment eux aussi que la promotion de la culture est devenue un devoir. "L'économie créative et culturelle n'est pas un dada, c'est un facteur économique important", d'après Hans-Joachim Otto, député FDP. Il rejoint en cela la coalition gouvernementale. "La culture, c'est le pain de l'âme, et même plus que cela", s'enthousiasme Wolfgang Börnsen (CDU). "Dans notre pays, la culture est le générateur d'emplois le plus fiable de ces dernières années."
(Source : dpa)