Je vous la fait brève : Philoctète, héritier de l’arc magique d’Héraklès, était parti en guerre contre Troie. Il a été mordu par un serpent et sa plaie est une gangrène terriblement puante. Ses compagnons excédés et menés par Ulysse le rusé, l’ont abandonné sur l’île de Lemnos, déserte. Dix ans sont passés et voilà qu’un oracle annonce que Troie ne sera vaincue que par les flèches d’Héraklès. Damned ! Il faut qu’Ulysse aille convaincre Philoctète qui le hait de revenir combattre avec les Grecs. Il charge Néoptolème, le fils d’Achille, de convaincre le vieux ou de le tuer pour s’emparer de son arc. Loyauté ou trahison ? Sacrifice des valeurs pour satisfaire un collectif qui dit pouvoir changer le monde ou fidélité au père magnifique pour sauver l’image qu’on a de soi ? Héros de l’ombre ou héros de la lumière ? Héros réel inaccessible ou héros mythique que seul l’art peut abriter ?
Avoir vu cette pièce, en entendre parler avec l’intelligence affutée d’un Michel Wieviorka, la subtilité profonde d’un Christian Schiaretti, la verve un tantinet académique d’un Alain-Gérard Slama ou la simplicité directe et puissante d’un Jean-Pierre Siméon assaisonnée d’une pointe d’hellénisme universitaire…