« Dans mon club de lecture, nous avons lu votre livre sur le féminin sacré et l'Église. Vous avez provoqué un de ces scandales ! C'était absolument merveilleux ! Vous aimez donner des coups de pied dans la fourmilière, vous ! »
Ne comptez pas sur moi pour participer au lynchage collectif de Dan Brown, auteur « bankable » qui provoque autant d'irritation que d'adoration. J'ai eu beaucoup de plaisir à la lecture de Da Vinci Code, parfait polar de vacances. Je m'étais éclatée devant la vision d'un Jésus aussi humain qu'humaniste mais surtout grâce à la version revue et corrigée de la place de la femme dans l'Église. Invraisemblable ou pas, on s'en tape ! La majorité des lecteurs ne sont pas idiots et savent faire la différence. Croyez-vous vraiment que King-Kong a un jour chassé les avions comme des mouches du haut de l'Empire State Building?
Pour ce nouvel opus, on prend les mêmes et on recommence. Même couverture, même personnage principal et thématique similaire ; la signification des symboles cachés à la vue de tout à chacun. Résultat : un polar distrayant qui tient la route et qui plaira aux lecteurs friands de chasses aux trésors, d'énigmes et de grilles Sudoku Un peu moins de 600 pages « arabes »* étalées sur 12 heures « arabes »*. On court, on découvre un indice, on repart, on déchiffre un code, on repart, etc.
Pour ma part, j'ai vite eu un point de côté. Robert Langdon et ses acolytes étaient déjà loin devant lorsque je me suis demandée si j'allais continuer à suivre leurs aventures. L'intrigue placée au cœur de Washington et de la franc-maçonnerie ne m'a pas accrochée. Le placement systématique d'anecdotes historiques m'a vraiment agacée. Un exemple :
*Landgon déchiffre un code et annonce qu'il s'agit de « huit-huit-cinq en chiffres arabes ». « Arabes? » se demandent la police mais « ça ressemble à des chiffres normaux ». Et oui, c'est connu, inutile d'avoir un QI élevé pour faire policier. « Les chiffres « normaux » sont arabes » explique, une nouvelle fois, Langdon. Il a l'habitude, il tellement dû clarifier ce point avec ses étudiants. C'est à ce moment là que Dan Brown nous fait un cours sur le système numérique moderne et nous rappelle en passant que « la culture arabe a également donné à l'humanité le mot al kohol, la substance préférée des élèves de première année d'Harvard : l'alcool. »
C'est dément ! Comme quoi lire est une source d'apprentissage constante ! Non seulement, nous apprenons l'origine des nombres et l'étymologie du mot alcool mais en plus, nous savons maintenant que les étudiants d'Harvard sont des alcooliques. Que dire ? Il est trop fort Dan Brown ! Et tout ça sans que l'on s'en aperçoive ! C'est tellement naturel de répondre « huit-huit-cinq en chiffres arabes ». La preuve quand on me demande mon âge, je réponds toujours « (l'année civile en cours – mon année de naissance) = (mon âge) en chiffres arabes. »
En conclusion, je n'ai pas aimé mais je continue à soutenir l'action Stop lynchage de Dan Brown. Il en faut pour tous les goûts et ce n'est pas Marie-Madeleine, Jésus, son époux, et King-Kong qui vont me contredire !