Bashung

Publié le 16 décembre 2009 par Epicure

J’écris ce billet au son de la voix d’Alain Bashung. Un Bashung déjà condamné, qui chantait son Bleu Pétrole pour l’une des dernières fois sur scène, quelques mois avant de partir. C’est infiniment beau mais surtout infiniment triste.

Dimanches à l’Élysée est un album double “en live”, l’une des composantes du colossal coffret (27 CD) À perte de vue qui vient de sortir. L’intégral. Toute l’oeuvre de cet immense artiste que je n’ai malheureusement jamais eu la chance de voir en concert. Un réel regret.

Lundi, en entrevue avec Monique Giroux, j’ai écouté avec beaucoup d’intérêt et une bonne dose d’émotion, celui que je considère comme étant “LE” fan de Bashung, commenter la sortie de ce coffret. Laurent Saulnier est probablement celui qui m’a fait découvrir Alain Bashung, fin 80 début 90, à la sortie de l’album Osez Joséphine. Lui qui, à l’époque, écrivait la chronique musicale du Voir, était déjà fan fini de l’artiste et il en parlait souvent, beaucoup, énormément. On se sentait quasiment mal de ne pas l’aimer autant que lui. C’est pour dire, Laurent Saulnier est l’une des première personne à qui j’ai pensé quand j’ai appris la mort de Bashung l’hiver dernier.

Ce que j’ai aimé dans l’entrevue de lundi, c’est de constater qu’un individu qui baigne dans le milieu culturel depuis des années, qui occupe des postes plutôt prestigieux dans de grandes organisations (vice-président à la programmation des FrancosFolies), qui a vu des milliers de shows dans sa vie et rencontré des centaines d’artistes, peut demeurer d’abord et avant tout un authentique fan de musique. C’était touchant de l’entendre et je comprenais très bien ce qu’il voulait dire quand il a expliqué qu’il n’était pas encore prêt pour écouter Dimanches à l’Élysée. C’est rafraîchissant, ça rapelle qu’il n’y a pas juste le mot “business” dans “showbusiness”.

On peut écouter en ligne l’émission du 14 décembre de Monique Giroux, l’entrevue avec Laurent Saulnier est dans la dernière demi-heure.