17, rue Dieu */Maurice Rajsfus

Par Essel
Né un 9 avril 1928 de parents immigrés juifs polonais, au 17 rue Dieu dans le Xe arrondissement, cet immeuble de style art déco abritant aujourd’hui les ateliers de création d’Agnès B., l’auteur, âgé de 79 ans aujourd’hui, se souvient. Il se rappelle les questions sur les différences sociales qu’il se posait dès l’enfance, et sur leur ressemblance physique quelle que soit leur origine. Il se remémore ses douze ans en 1940, au moment où René Bousquet ordonnait les rafles de Juifs, et Laval suggérait de ne pas séparer les enfants des familles déportées. Il se souvient avoir feint la maladie pour échapper au service militaire en 1950, car une à cinq années d’emprisonnement attendaient alors les insoumis déclarés, anarchistes ou Témoins de Jéhovah.
Pour lui, la discrimination se poursuit, entre le « Youpin » de 1942 et le « Bougnoule » de 1961.
Au fil de ses récits se dessine le visage d’une France qui, à travers l’histoire contemporaine, s’est montré plus xénophobe et raciste qu’accueillant. Une réalité qui n’est jamais bien agréable à entendre, une vision sans concession sur le passé et le présent dans l’espoir d’un avenir meilleur.
RAJSFUS, Maurice. – 17, rue Dieu et autres cris de colère. - Le Temps des cerises, 2009. - 229 p.. - ISBN 978-2-841-09750-0 : 20 €.
Xénophobie