Visite au Tertre Roteboeuf : 30/10/2009 (3)

Par Daniel Sériot

Le travail au chai est en adéquation avec la conception du vin que se fait François Mitjavile. L’élevage dure deux ans, en barriques neuves (Radoux : blend), façonnées en chauffe longue et douce, avec des chênes à grains extrêmement fins de la forêt de Tronçais, pour que les tannins apportés par le bois ne donnent pas de goûts trop rudes.

L’apport d’un élevage bien maîtrisé à Bordeaux conduit à la polymérisation des anthocyanes et des tannins, et à une oxydation ménagée du vin. Certains dégustateurs déplorent une aromatisation due au bois, c’est oublier que Bordeaux fait des vins de garde, et qu’un élevage bien mené finira par se fondre avec le temps, en apportant plus de complexité au vin, et en le charpentant davantage.

Le Tertre Roteboeuf 2008 (sur fûts)

La robe est profonde, avec un liseré de couleur pourpre à sanguine au bord du verre, le nez est ouvert, avec en premier plan des arômes de merrain, qui font place à des senteurs chatoyantes de cerises, de mûres, d’épices variées, et une touche de violette, le vin , en bouche, est plein, charnu, avec une trame tannique élégante , fine et serrée, aux grains veloutés, le centre est parfaitement structuré, bien dynamisé par une acidité « mure » qui met en relief les fruits, d’une excellente précision. La finale est étirée, très persistante, fraîche, d’une belle pureté aromatique (cerises, mûres, et des notes de prunes), épicée, tonique, aux tannins toujours aussi élégants, avec une note saline en ultime sensation. Noté 95-96

Je rappelle la dégustation de l’échantillon du millésime 2009

Le Tertre Roteboeuf 2009(en fin de fermentation alcoolique)

Barrique de Merlot

La fermentation alcoolique n’est pas entièrement finie, il reste 5grammesde sucres.

La robe est très profonde, presque saturée au centre du verre, avec des reflets de couleur violine près du disque, le nez évoque avec netteté et intensité des arômes de fruits noirs, en salade, légèrement compotés(cassis, cerises, mûres), d’épices douces, de réglisse. Grande chair dès l’attaque, avec une masse tannique dense, mais parfaitement enrobée, le toucher tannique est quasiment soyeux, les fruits sont d’une puissance et d’une pureté insolente, le centre est ample, à la texture serrée, conservant une sensation de finesse dans le grain tannique, l’acidité malique est perceptible, mais sans excès, la finale est longue, explosive dans sa palette aromatique fruitée (cerises noires d’une grande netteté ), d’un bel équilibre, malgré la légère sensation de sucre résiduel (fermentation alcoolique non finie) en ultime sensation.

Très grand vin en devenir.

Daniel