Hotaru

Hotaru. 4 Miam sur 5. Table testée en novembre 2009.

Des sens interdits comme s’il en pleuvait, une rue en pente et pas le moindre parking à l’horizon. Hotaru, luciole en japonais, se mérite. En poussant la porte, certains, après avoir bravé ces difficultés, seraient tentés de penser que le décor n’est pas franchement avenant. Certes, la salle a des allures d’auberge perdue dans la campagne de Vitry-le-François même si des Bretons de passage pourraient rétorquer qu’ils ont connu une crêperie non loin de Roscoff qui y ressemblait vaguement. Ne vous fiez pas aux apparences. Isao Ashibe, le chef de cette table gastronomique japonaise, n’a tout simplement pas mis son argent dans le décor. Et à l’issue d’un déjeuner époustouflant, on se dit qu’il a raison. Nous ne sommes de toutes façons pas chez lui pour bouffer les rideaux mais pour croquer dans une cuisine d’une justesse et d’une précision remarquables qui s’articule autour d’un plat agrémenté d’une soupe, de légumes saumurés, de riz et de deux hors-d’œuvre. Parmi eux, salade de petits dés de thon, poireaux, algues et sauce miso. Première claque. Tofu chaud plongé dans un bouillon de bonite où se mêlent radis blanc râpé, gingembre et ciboulette. Deuxième claque. Une pointe de masochisme nous incite à tendre de nouveau la joue pour la troisième. Des tranches de thon mariné posées sur un lit de riz vinaigré, sauce soja et wasabi, le tout servi dans un bento, une jolie boîte que l’on ouvre comme une offrande. Les claques, ça va par deux ? Dans ce cas, on revient demain pour en reprendre une petite dernière. Elle porte le nom de maquereau laqué et grillé façon kabayaki.

18, rue Rodier. 9e. Tél. : 01 48 78 33 74. Menus : 20,50 € (au déjeuner), de 37 à 72 € (au dîner). Fermé dimanche et lundi. M° : Notre-Dame de Lorette.