Alors que samedi, une manifestation unique a vu se rencontrer tous les acteurs apolitiques mondiaux, les promesses sont encore loin d’être au rendez-vous, les faux-pas se multiplient, et le temps commence à se faire court pour arriver à des accords contraignants et justes…
Cet article a été rédigé dans le cadre du dossier spécial de Sequovia sur le sommet de Copenhague.
Une manifestation unique pour la justice sociale
Alors que les journaux ont surtout insisté sur la sévérité voire l’immoralité des arrestations faites par la police danoise lors de la manifestation citoyenne de ce samedi, l’essentiel était ailleurs. 100.000 personnes ont ainsi défilé à Copenhague, 50.000 en Australie et des dizaines de milliers d’autres en Asie et dans le Pacifique pour l’enjeu climatique, et c’est bien là l’essentiel. Au-delà du nombre, c’est l’unité qu’il faut remarquer dans ces manifestations citoyennes : ONG, syndicats, mouvements altermondialistes et personnes de la société civile ont ainsi défilé ensemble pour réclamer une « justice sociale ». Et bien que les avis divergent d’un groupe à l’autre, tous se sont réunis pour un enjeu capital qui va bien au-delà de revendications environnementalistes, car ce sommet pourrait être aussi l’occasion pour les pays du Sud de revendiquer la responsabilité historique des pays développés et demander une aide au développement propre.Les pays du Sud ont brièvement bloqué les négociations pour faire part de leur désaccord
Alors que la centaine de pays les plus pauvres ne sont responsables que de 3% des émissions de gaz à effet de serre, ils sont aussi les plus touchés par le réchauffement. Et dans ces négociations, ils commencent à s’échauffer à cause des hésitations des pays industrialisés et des erreurs de procédure.
En multipliant les consultations restreintes pour faire avancer plus vite le processus, la présidente de la conférence, Connie Heidegaard a ainsi provoqué la colère des pays du Sud, soupçonnant la présidente de faire ainsi le jeu des pays du Nord, et de dégrader fortement la transparence et la participation de tous les pays dans ces négociations. Les 53 pays africains ont ainsi suspendu brièvement leur participation aux groupes de travail et ont refusé de prendre part aux négociations.
L’Union Européenne a aussi été le centre des désaccords des pays du Sud. L’UE propose ainsi 2,4 milliards d’euros sur 3 ans pour l’adaptation des pays du Sud, alors que les parties en présence recommandent une somme mondiale de 100 à 110 milliards.
Les Etats-Unis tardent à annoncer des engagements sur ce point, et de nombreux pays attendent un geste de leur part pour se lancer… Un vrai casse-tête s’opère à Copenhague…
L’avis Sequovia
Alors que les différents textes des parties en place sont soumis à discussion, les engagements ne sont toujours pas au rendez-vous.
Il faut maintenant à la fois faire vite et bien, pour qu’un seul texte soit présenté lors de l’arrivée des chefs de l’état vendredi et bien, pour que le traité soit contraignant (dans la lignée du protocole de Kyoto), que des fonds d’adaptation et un transfert de technologies efficaces soient mis en place pour les pays du Sud.
La gestion des forêts et les mécanismes de gestion de ces fonds (par le marché du carbone ou le fonds d’adaptation pour l’environnement) sont aussi de sujets sensibles de ce sommet, qui est décidément unique sous tous abords.