Barthes, tu me dis que l'écrivain est celui qui travaille sa parole. A quoi bon écrire ? Tu me dis encore que l'écrivain est un homme qui absorbe radicalement le pourquoi du monde dans un comment écrire. Pourquoi le monde ? Quel est le sens des choses ? Fouilleur de merde Roland ! Gratteur de croûtes sèches ! Et toi, Jean-Arthur de Charleville, dans ta "Saison en enfer" tu te "flattes d'écrire un verbe poétique accessible". Et puis, et puis et puis et puis, à la bonne heure, viennent ces mots que je comprends, tes mots, cette page d'écriture accessible à l'enfant que nous devons finir par être tous un jour, viennent tes mots essentiels Jean-Arthur, langage consubstantiel, ton mot à le droit alors de se figer sur le papier, tu peux mourir après avoir écrit cela Jean-Arthur de Charleville. Tu écris dans la nuit du 15 août 1873 : "J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges."
Ecrire : Fixer des vertiges. Tout le reste n'est que pâtes alphabet formant un mot collant au fond d'une assiette à soupe.