Le récit que j'ai fait des débuts de la perte de maîtrise de mon corps qui jusque là avait été un bon serviteur m'a fait par contraste réaliser que si je souffre aujourd'hui, si je ne souffre pas aujourd'hui, je reste impuissante face à la vie, si fragile, à la mort, si présente. J'ai quarante ans. Sous ma tenue énergique et vigoureuse, je ressens de façon insaisissable mais combien présente ma finitude.
Cela ne me désole pas. J'ai mûri. La vie n'est pas une tragédie. La maladie n'a de sens que si on lui en donne un. La décence c'est de traverser tout cela sans se révolter.