L'Évaporée n'est pas seulement un joli morceau de pièce de clavecin de François Couperin (1668 – 1733), c'est aussi
un qualificatif donné à certaines jeunes personnes. François Hédelin abbé d’Aubignac (1604-1676) écrit dans son Histoire du temps ou relation du royaume de
coquetterie extraite du dernier voyage des Hollandais aux Indes du levant (1654) : « Les évaporées, qui dansent partout sans violon, qui chantent tout sans dessein, qui parlent de tout
sans garantie, et qui répondent à tout sans malice, à ce qu'elles disent. » Le terme s’emploie au masculin ou au féminin du XVIIe siècle jusque dans la première moitié du XIXe pour désigner
des jeunes étourdis,
dissipés, s'enivrant de ce que d'autres considèrent comme des futilités et n'ayant parfois aucun sens commun. C’est surtout au XVIIe siècle qu’il
définit aussi un (ou une toujours) extravagant(e). Les évaporé(e)s sont des petit(e)s maître(sse)s ou de simples jeunes gens pas très futés ou plus ou moins étourdis, qui par leurs discours et
leur conduite font preuve d'une grande légèreté d'esprit.
L'original a une conscience plus aiguë de ce qui le démarque. Il se caractérise
par le besoin de se trouver aux frontières de ce que le bon ton commande.
Photographies : Gravure intitulée « L'Orignal » du début du
XIXe siècle. Le jeune homme porte les cheveux en arrière, une cravate attachée par un noeud sur un haut col, un jabot … ainsi qu'une châtelaine, comprenant un coeur, un carquois de Cupidon, un
sceau ...