« Ce que je veux du jeune musulman, quand il est Français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers» .
Est-ce que cela signifie que tous ceux qui portent une casquette à l’envers ou parlent le verlan ne sont pas de « vrais» Français ?
Ou est-ce que cela signifie que le droit de porter sa casquette à l’envers et de parler verlan est réservé aux jeune catholique, protestants, juifs, orthodoxes et boudhistes (étant entendu que dans la France de Nicolas Sarkozy, l’athéïsme et l’agnosticisme ne semblent plus exister) ?
Que pense Mme Morano d’un jeune maghrébin qui n’est pas musulman ? Aurait-il, lui, le droit, de mettre sa casquette à l’envers, voire de parler verlan ?
Nadine Morano devrait savoir que le verlan est une très vielle pratique qui n’a pas attendu les jeunes d’aujourd’hui, quelle que soit leur origine, pour apparaître.
En plus d’introduire une « identité nationale à deux vitesses» , ces propos ne sont pas très éloignés des préjugés xénophobes les plus éculés : les musulmans français sont selon la ministre (de la République…) des jeunes voyous qui portent un « uniforme type» (qui n’est pas celui des « bons Français» ) et qui ne parlent pas vraiment français.
Le débat sur l’identité nationale, qui n’en est plus à un dérapage près, mériterait au moins que Mme Morano précise sa pensée.
Invitée ce matin sur France Info pour s’expliquer, Nadine Morano a annulé son intervention à la dernière minute.