A l'heure où la contestation contre les résultats de l'élection présidentielle de juin dernier continue à enfler, il s'agit, ni plus ni moins, d'une nouvelle forme de désobéissance civile. Et de mobilisation en guise de soutien à un leader étudiant incarcéré, Madjid Tavakoli.
Le lendemain de son arrestation, le 7 décembre, lors de la « journée des étudiants », le jeune homme réapparaît, quasi-méconnaissable, sur des photos prises l'agence pro-gouvernementale FARS, la tête recouverte d'un foulard bleu et le corps voilé d'un tchador noir.Cette dernière affirme qu'il s'est déguisé en femme pour tromper la police. Elle dresse un parallèle avec le premier président de la République islamique d'Iran, Abdolhassan Bani Sadr - aujourd'hui réfugié en France - accusé d'avoir eu recours à cette technique pour fuir le pays, en 1981.
Les confrères de Madjid Tavakoli crient aussitôt au scandale. Ils y voient une nouvelle forme de pression visant à discréditer l'opposition. En quelques clics, l'affaire fait le tour de la blogosphère jusqu'à ce qu'un petit malin invite ses camarades à se travestir, à leur tour, histoire de faire un pied de nez aux autorités iraniennes.
Des vidéos de jeunes hommes voilés de vert - la couleur de l'opposition - se mettent alors à inonder YouTube (en voici un exemple ci-dessous).
Un poster, intitulé « Nous sommes tous des Madjid » est créé. Une campagne d'appel à la mobilisation pour la libération du jeune homme est également lancée.
Qui l'eut cru ? Perçu, en Occident, comme un objet de soumission, le voile s'impose aujourd'hui comme le vecteur de la nouvelle rébellion iranienne.