Le manque ne créera pas chez le consommateur un sentiment de solidarité : après avoir entendu que l'ebook, c'est l'avenir, et acheté un Kindle ou une autre machine, forcément, le client américain veut être contenté. Et donc, pouvoir acheter des livres qu'il découvrira sur son lecteur. Pour ce faire, ils tenteront par des moyens illégaux d'assouvir leur envie.
Finalement, les analystes les plus consciencieux estiment qu'avec une telle attitude, les éditeurs se tirent une balle dans le pied, dans le meilleur des cas. Voire inciteront à pirater leurs propres textes dans le pire : numériser à la main un ouvrage prend quelques heures, mais pour une personne passionnée, ce temps ne représente pas grand-chose. Et l'on risque de transformer également les bibliothèques en grands centres de piratage, avec une nouveauté empruntée et rapidement passée en format numérique.
Était-ce réellement ce que souhaitaient les éditeurs, en tentant de contrer Amazon ? Sûrement pas. Garder le contrôle sur les fichiers numériques ne passe pas par une mainmise pilotant les sorties, parce que cela ralentira l'adoption du numérique dans le monde du livre. Autant que l'on verra sans doute se multiplier les fichiers PDF et les livres scannés, sur le modèle des manga japonais que l'on retrouve en versions scannées sur la toile.
Apprendre des erreurs des autres industries aurait été une excellente idée. Maintenant la solution à Amazon...