L'autre angoisse, depuis l'apparition du livre numérique, provient de ce que les éditeurs redoutent que leurs gros auteurs ne filent à l'anglaise vers des cieux plus cléments et des droits d'auteurs plus attrayants. Nous évoquions le sujet en mai 2008 : Amazon disposer notamment du pouvoir de supprimer les intermédiaires et de faire une proposition à un auteur où ses royalties pourraient plus que doubler...
Eh bien nous y sommes : Stephen R. Covey vient de vendre ses droits numériques, alors que ses livres sont publiés chez Simon & Schuster. Et il les a vendus à un éditeur numérique qui durant une année vendra sur Amazon ses ouvrages, RosettaBooks. Ainsi, l'auteur recevra plus de la moitié du prix du livre que la société revendra à Amazon. Chez son éditeur, Stephen n'aurait perçu que 25 % maximum...
Et voilà comment, en supprimant l'intermédiaire coûteux de l'éditeur classique, on va vendre un livre numérique avec une rentrée d'argent maximum pour l'auteur. Qui n'est évidemment pas n'importe qui et dispose déjà d'un solide bagage de publications et d'un lectorat déjà acquis.
L'éditeur n'a pas encore réagi à cette annonce, mais on grincera des dents encore un peu plus en se souvenant que Simon & Sxhuster fait partie des éditeurs qui ont décidé de retarder la sortie des livres numériques pour contrer la politique tarifaire abusive... d'Amazon.
Un porte-parole de la firme assure : « Simon & Schuster est tourné vers le passé. Carolyn [ Reidy, NdR : la directrice de S&S] veut contenir les lecteurs dans un enclos et les forcer à acheter ce qu'ils n'auraient pas acheté s'ils avaient eu le choix. Ça ne marche pas comme ça. La meilleure approche est d'embrasser l'évolution du livre et de donner aux consommateurs ce qu'ils souhaitent. »