La Mairie de Paris a souhaité expérimenté seule un outil collaboratif pour concevoir sa charte de la participation. Cette expérience est intéressante. Internet est complémentaire des réunions physiques pour écrire des textes de manière collaborative. Le wiki pour écrire un texte à plusieurs mérite donc d'être évaluée.
La faible participation (une petite vingtaine de contributeurs) repose la question de la fracture numérique : on ne peut pas demander aux parisiens de participer à un site sans maitriser l'outil. Une aide était disponible sur le site, mais l'expérience démontre que c'est insuffisant. Un accompagnement aurait été nécessaire, avec une démonstration de l'outil dans les instances participatives.
En plus de la compréhension technique, il y a le problème de la connaissance de l'existence de cet outil. Or depuis avril 2009, on ne peut pas dire que la concertation ait été vraiment exposée sur la place publique. Ceci explique pourquoi le site est resté inactif entre mai et octobre. Depuis octobre, plus rien, sauf le bandeau qui annonce que le wiki est fermé. Aucune date-limite n'avait été avancée avant sa fermeture courant juin.
Le wiki est un outil collaboratif intéresssant. Il est utilisé par toutes une série d'encyclopédies en ligne. Ce sont précisément des cas où les articles sont rédigées selon un certain code de neutralité, où consensus et dissensus sont réglés par l'arbitrage.
La charte de la participation, c'est-à-dire un texte d'orientation politique, ne correspond pas à un quelconque canon de neutralité. Le choix d'un wiki comme outil collaboratif est donc surprenant. En cas de propositions incompatibles, voire antagonistes, qui tranche ? Le rôle d'arbitre n'était pas expliqué et visiblement personne ne jouait le rôle de modérateur. Seule la dernière contribution apparaissait et le lecteur ne pouvait pas voir facilement les différentes versions, où avec des amendements apparents.
Remarquer tous les amendements est indispensable pour ne pas perdre les "signaux faibles" : certaines propositions peuvent passer à la trappe de manière inaperçue. Trier les amendements est possible avec le web 2.0 : co-ment par exemple est une application qui permet aux usagers de mettre en ligne des textes et de les soumettre à commentaires. Cet outil aurait été davantage efficace, puisqu'il y avait déjà un texte initial dévoilé en avril 2009 lors du Printemps de la démocratie locale.
Malgré tous ces défauts, le texte final republié sur ce blog apparait comme enrichi par rapport au texte initial. Si aucun dérapage n'a été vraiment constaté, on peut tout de même regretter que le débat n'a pas vraiment eu lieu sur ce site.