Bulgarie, marketing vertical et wi-fi

Citoyens !

De retour de Bulgarie donc pour partager quelques impressions à chaud de Sofia et consorts.

Si Belgrade  ou Istanbul étaient des villes Wi-Fi (stickers collés dans chaque café, chaque bar à Chicha), l’impression est totalement différente en Bulgarie. Quasiment pas (ou peu) de connexions gratuites de part les rues de la capitale, pas de magasins informatiques, et l’impression de voir beaucoup moins de lignes téléphoniques entre immeubles.

A côté de cette impression de désert, c’est pourtant une révolution aérienne qui voit le jour : l’accès mobile qui connait là encore un boum grâce au volontarisme de l’Union Européenne. Je ne ferai pas de mauvaise blague sur le fait qu’on est toujours plus européen quand on voit un panneau expliquant le bien-fondé d’une action plutôt que de crier au loup de Bruxelles, passons.

Le marketing est « à l’ancienne » : le centre ressemble à une ville-expo. Coca-Cola, les géants de ce monde, trustent les devantures, les toits. Le marché de Noël est sponsorisé par Nestlé, omniprésent. Les distributeurs de Nescafé abondent les rues. De quoi donner des lumières étranges. Le centre culturel est illuminé d’une femme à moitié nue pour une marque de bière. Pourtant tout le monde sait qu’un gros ventre n’alimente pas l’amour, sauf à rouler en Mercos importé. Passons encore. L’image de la femme ne milite pas pour du subtil égalitaire : la femme est nue, sexy, bonne, un objet de luxe. Dans les rues centrales de Sofia, elles sont habillées de Pravda et de Bulgari. Même Célio ose monter ses prix. Ce qui est ici un basique prend soudainement l’air d’être hors d’atteinte.

Côté blogueurs, on revient aux fondamentaux : pas de professionnalisation à outrance, pas de billets SPONSOS (AHAHAHAH) mais de la passion, du plaisir, de la narration simple de son quotidien. On se croirait à l’après-IRC, je vous assure c’est reposant. Un exemple ici et un autre là.

Le relai « vie réelle to web » est encore assez rare. Seule une boutique recommandait de rejoindre sa Fan Page Facebook, Just Smile.  574 membres tout de même.

Une question dès-lors ; si les médias sociaux ont envahi des pays (beaucoup) plus pauvres, s’ils sont encore très inégalement utilisé dans des pays (beaucoup) plus riches, alors quelques idées :

• le développement du web social est indépendant d’un quelconque take-off économique. Wendy Lee me faisait remarquer il y a quelques mois que là où elle se trouvait (un village camerounais) il était plus simple d’être online que d’avoir de l’eau
• le web social se développe en fonction d’un besoin quotidien (guerre, diaspora, nouveaux modes de consommation)
• what else?

Les photos du road-trip ici et là.