« J'ai acquis un pouvoir en acceptant la vérité de ce que je suis »
Soyons honnête, ce n'est pas le titre et encore moins la couverture qui m'ont donné envie de lire le troisième roman d'Alison Goodman. « Eon » me faisait trop penser à « Eragon », l'histoire me semblait bien proche du Clan des Otori, et parcourir les aventures d'un énième mâle héroïque qui sauve le monde me gonflait d'avance.
Alors pourquoi ? Et bien, je ne sais pas ! Nous entretenons tous et toutes des histoires d'amour, de haine, de « je te prends et oh et puis non j'en choisis un autre » avec les livres. Celui-ci possédait le petit morceau de sucre qui me persuadait que cette histoire allait me plaire.
Résultat ? J'ai eu de la peine à entrer dans la complexité de l'intrigue et ai trouvé les soixante premières pages assez ennuyeuses. Ensuite, l'énergie des dragons m'a contaminée et cette saga a dépassé mes espérances. J'ai voyagé, j'étais non seulement dans l'histoire mais avec les personnages, j'ai vibré au rythme des aventures d'Eon, de Rykio et de Dela.
Voilà un roman à mettre entre toutes les mains dès l'adolescence car, sans en dire trop, elle nous propose ENFIN des Héroïnes avec un grand H. Oui, les femmes ont une autre utilité que d'apporter le saké aux samouraïs ou que de se parer en geisha. Elles sauvent le monde et (désolée, je vais jurer, âmes sensible s'abstenir !) bordel de merde, ça fait du bien !
Comme beaucoup d'auteurs ne semblent plus connaître l'existence de la plus petite forme géométrique au monde, le point, et en l'occurrence final, il faudra attendre le second tome pour en connaître l'épilogue. Voyons le verre plein, il ne s'agit pas d'une trilogie.
Merci Alison, you are freaking good, woman ! Encore ! Encore !
Gallimard-Jeunesse, 528 pages, 2009
Extrait
« Comment pouvais-je lui expliquer que je ne jouais pas du tout la comédie ? Que l'esprit que je sentais en moi était beaucoup plus mâle que femelle, plein d'une férocité mise au service d'une ambition impitoyable. En tant que garçon, je n'étais pas puni mais félicité pour cette énergie brutale. Il n'était pas question de l'étouffer pour mon bien ni de l'affaiblir par des tâches de femme. »
Lu dans le cadre de...
A découvrir absolument...
Alison Goodman interviewée par Fashion
Les réponses de l'auteure au questionnaire de Proust...
D'autres avis...
recensés par Blog-o-Book
Par Theoma -