On se souvient de cet édito de Jacques Tilier, qui renouait avec la bonne vieille tradition debréiste du Jir, appelant, la veille des dernières municipales, à voter Virapoullé à Saint-André. Sans vergogne, noir sur blanc, comme une vulgaire feuille de propagande. On connaît la suite : Vira a été battu par Fruteau, sans discussion. Yves Mont-Rouge, le révérend rédac-chef du Jir, amateur des pages people des magazines télé, emboite le pas à son modèle. Ses éditos, d'une manière subtile (mais si, le Mont-Rouge peut être subtil), encensent Didier Robert -et, en filigrane, Jean-Paul Virapoullé, le père spirituel du patron de la rédaction du Jir- et tapent sur Vergès. Taper sur Vergès, ce n'est pas un mal en soi, tant il y a de bonnes raisons de le faire. Le Pirate ne s'en prive d'ailleurs pas. Mais afficher aussi clairement la couleur, pour un canard qui se veut indépendant, et qui le proclame dès qu'on émet l'hypothèse d'une légère tendance à vouloir influencer ses lecteurs, c'est un peu étonnant. Et c'est d'autant plus dommage qu'il y a des journalistes de qualité au J (oui, c'est comme ça qu'il faut dire, maintenant, le J). Qui voient tout leur boulot massacré et décrédibilisé par le petit télégraphiste Mont-Rouge. On regrette presque le Journal de l'Ile grand format, d'avant les années 90, qui avait l'avantage d'avoir une ligne éditoriale claire : à droite toute ! Gageons que si la droite unie gagne les régionales, il y aura un poste de dircab pour Yves. C'est bien connu : journaliste, ça mène à tout, à condition d'en sortir...