Tous ces maux que je griffonne
Insatisfait, ces feuilles que je chiffonne
Ce sang qui s’écoule dans mes rimes
Cette colère, une ampoule qui n’illuminera pas les cimes
Mon Islam déplaît j’ai le visage du paria
Mes invocations sont des plaies sur leur visage
Mes prières sont des lames, ma religion est la malaria
Chaque action, chaque mouvement est un mauvais présage
On me questionne avec haine, je souris
On me frappe avec rage, je remercie
Je patiente sur cette scène aux acteurs pourris
Je suis de passage, la paix viendra, Dieu merci
Je reste sous intraveineuse, mon calme m’a quitté
Le sérum maudit coule petit à petit
Mon hémoglobine se dilue avec le temps, je perd l’appétit
Cette envie du Paradis me laisse dû à leur iniquité
Le meilleur était de partir, certains sont restés
Mon coeur allait mourir, j’ai fuis sans pester
J’ai laissé ma soeur souffrir, mais j’ai sauvé les miens
J’ai eu peur de devoir agir, d’avoir du sang sur les mains
Je suis libre des collabos, libéré des assaillants
Éloigné des fibres des salauds, je serre encore les poings
Je vibre encore à leur son, le sabre tressaillant
Je me livre apaisé en mon sang, ma soeur m’a rejoint