Tous les reflets de l’automne,
Les jaunes et les roux des feuilles mortes,
Et le reflet de l’eau dans le ciel,
tes yeux d’un bleu sans pareil,
Et l’eau trouble des flaques,
La figure des gens, et leurs masques,
Et ton visage
Inquiet penché sur ton verre,
Et les étoiles indécises des réverbères
Dans les nuits de la ville lasse,
Ce refrain mouillé de pluie
Venu des campagnes de jadis…
Aussi ces reflets insaisissables,
Et tremblant dans l’eau du fleuve,
Tels les voiles des veuves
De morts dont je n’ai pas connu le visage,
Et ces reflets, ces reflets…
… Toi-même
Dressée à travers le ciel
De mes pays secrets.
(Léon Colas)