La pièce la plus frappante de l’exposition d’Estefania Peñafiel Loaiza à la galerie Alain Gutharc (jusqu’au 23 décembre) est, en prolongement de ce qu’elle avait montré au Centre culturel suisse, son travail d’effacement des figurants, des sans-noms. Alors qu’on n’avait vu jusqu’ici que les vestiges, les traces, la présence des fragments de papier et de gommes, elle montre ici les absences, les vides, les creux : les feuilles de journaux sur lesquelles elle a gommé le visage de ces anonymes, jour après jour. C’est à la fois une empreinte, une preuve de l’action accomplie quotidiennement ou presque, mais c’est aussi une archive, une histoire ainsi rendue présente.
L’exposition se nomme fort justement Parallaxes, distortions du point de vue en fonction de la position du spectateur, ébranlements de nos certitudes. Ce texte décrit fort bien son approche.
Photos courtoisie de l’artiste.