Finances : Paris assis sur un tas d'or(dures) !

Publié le 11 décembre 2009 par Delanopolis
L'opposition ayant bien fait son travail avant le Conseil de Paris de ce lundi, les principaux mensonges du projet de budget primitif pour 2010 sont déjà éventés. Il est vrai que présenter comme modérée une hausse des impôts de plus de 25 % sur deux ans est un exercice que même la Voix de son Maire ne parvient plus à réussir. Idem pour les comparaisons avec les villes de province, qui ignorent que les bases d'imposition ou les droits de mutation collectés y sont plus faibles qu'à Paris. Quant au refrain sur l'incertitude que créerait la réforme de la taxe professionnelle, c'est aussi une intox monumentale. Cette dernière ayant été particulièrement élevée ces dernières années, sa compensation sera donc calculée généreusement dans le futur. Le Delanopolis insistera plutôt sur un impôt dont on parle peu car il sent mauvais mais qui représente pourtant des sommes considérables : la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Pour lui aussi, les manipulations vont bon train. Comme chacun sait, Delanoë est le roi de la transparence. Sa volonté de tout dire et de tout expliquer est bien connue … sauf des lecteurs des documents budgétaires qui, d’année en année, ont de plus en plus de mal à y trouver les informations qu'ils cherchent.

Dernier exemple en date, dans la présentation brouillonne des recettes fiscales, l’augmentation massive de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (T.O.M.).

Jusqu’en 2009 inclus, et suivant en cela une tradition remontant quasiment au préfet Poubelle, le budget municipal faisait en effet clairement apparaître d’une année sur l’autre dans le rapport de présentation annuel l’évolution du produit attendu de cette taxe.

Cette année, le montant de la T.O.M. a mystérieusement disparu et s’est incorporé au produit des impôts directs locaux.

Il faut une rude patience pour découvrir, au fin fond du document comptable, que le produit de cet impôt va augmenter de plus de 11% en 2010, passant de 373,8 M€ à 415,2M€. La hausse « modérée » de 8% claironnée un peu partout est ici encore pulvérisée !

On comprend mieux pourquoi les documents de présentation ne font plus apparaître ce montant : Delanoë refait avec la taxe d’enlèvement des ordures ménagères le coup qu’il a fait l’an dernier avec la taxe foncière départementale : il annonce une chose et en fait une autre.

Pour la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, il y avait d’autant plus urgence à tenter de camoufler le matraquage qu’un récent article du Parisien (18/11/09) intitulé « Flambée des taxes sur les ordures ménagères » montrait qu’avec 168 € par habitant, le contribuable parisien est le plus lourdement imposé de toute la région et paie 60% de plus que la moyenne régionale. Et encore, ce chiffre n’intègre-t-il pas la taxe de balayage que Paris est quasiment la seule commune de France à toucher.

De quoi écorner les comparaisons flatteuses que sert régulièrement le maire de Paris avec les autres communes pour justifier le matraquage auquel il se livre.

A quand un débat sur cette question ?