Quel que soit le résultat du sommet de Copenhague, la meilleure des entrées en matière est de ne pas se focaliser à son sujet. En effet, ce ne sont pas les objectifs fixés au niveau des États qui comptent, surtout que ceux fixés dans le passé ont rarement été atteints. Mais le plus important reste les résultats atteints au niveau de chacun, et de ce point de vue il apparaît plus judicieux de concentrer ses actions sur les aspects ayant le plus fort effet de levier. De ce point de vue, la consommation de viande constitue une cible privilégiée, à laquelle on ne pense pas forcément de prime abord.
C'était déjà le constat du rapport Livestock's Long Shadow publié par la FAO (Food and Agriculture Organisation) en 2006. Selon ce rapport, l'élevage serait responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète, davantage, à titre de comparaison, que l'ensemble des transports réunis. En France, pour 2004, ce chiffre grimpait même jusqu'à 26 % du total des émissions par secteur. C'est pourquoi les mesures de l'empreinte carbone ne sauraient être complètes si elles n'en passent pas par la case « cantine », qui peut se révéler, au sein même des entreprises, une source d'émissions particulièrement élevée.
La prise de conscience de l'impact de notre consommation alimentaire est aussi utile sur le plan plus général de la mesure des proportions entre ces différents impacts. Connaître la répartition de nos émissions de gaz à effet de serre est la première étape vers une action efficace dans ce domaine. La consommation de viande touche aussi à une question de comportements, ceux relatifs à la culture culinaire. Par son caractère ludique et son omniprésence dans la vie quotidienne, celle-ci se prête particulièrement bien à l'apprentissage des modes de vie durables.
On se rend alors compte que ces modes de vie tiennent à de multiples facteurs, sur lesquels il est possible d'agir pour équilibrer son impact, et, progressivement, le diminuer. Ainsi la simple question de notre alimentation débouche-t-elle sur celle des polluants et déchets (pesticides), des transports (logistique, emballages), des normes d'agriculture biologique... Le grand enjeu pour les années à venir est celui de la mesure comparée des différentes formes d'atteinte à l'environnement. Un indicateur européen devrait permettre d'y voir plus clair à partir de 2011. En attendant, ce sera notre conseil durable du jour : mangez moins de viande !
Image trouvée sur le site Ffffound
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