Un peu d’histoire
Mais, The Alan Parsons Projet c’est bien plus que quelques tubes, c’est une histoire d’amour avec la musique. Alan Parson entre à Abbey Roade le mythique studio d’enregistrement comme ingénieur du son. Rencontre Eric. Sorciers, les elfes et autres petits démons des synthés et guitares sont à leur service. Magiciens, virtuoses, génies des années 80, ces messieurs ont l’oreille et celle-ci sera travaillée avec goût et raffinement grâce à de nombreuses collaborations. Alan va s’exécuter avec Paul MacCartney ou sur « The Dark Side Of The Moon » et « Atom Heart Mother » des Pink Floyd.
Petits doigts qui démangent et d’une console il passe à la guitare et se lance dans ses propres compositions. Retenez cette date 1976 c’est le début de la reconnaissance ! 1976, Alan et Eric sortent leur premier album accueilli et applaudit des deux mains voire des deux pieds avec « Tales of Mystery and Imagination » aux Etats-Unis. D’une matière grise on passe à la matière métallique. On savait que les Led Zeppelin s’inspiraient de leur littérature du moment pour composer des tubes. Principe récurant dans le monde du rock puisque Alan s’inspire lui de Isaac Asimov pour son deuxième opus.
Révélation et Révolution en France
Deuxième date, allez, on note ! 1982 ! le groupe débarque en force en France avec « Eye In The Sky »… oulalala qu’on sent l’univers des Pink Floyd avec ce très bon album qui doit faire parti de votre collection sur fond vert au symbole ovale. Solo de guitare d’une puissance qui mettrait presque les larmes aux yeux. Un même riff qu’ils reprendront en 1984 avec « Don’t Answer me ». Attention, immersion dans l’univers musical dans le contexte des années 80. C’est Bambi qui réinvente le clip vidéo certes, mais la musique est un support pour les premiers reportages en l’absence de voix off à l’époque d’un TF1 qui vient de se privatiser (1975). Un des fondateurs des Cinq Colonnes à la Une dira : « je veux (…) recréer sur le petit écran quelque chose qui ait une force percutante aussi grande que l’événement lui-même » et impose alors un souffle nouveau où les reportages importent le son.
Rien de mieux pour The Alan Parson Project d’être la bande sonore des premiers reportages couleurs vidéo 52 minutes dénonçant l’économie capitaliste de masse avec « Eye In The Sky » au symbole de l’œil qui voit tout. Symbole du dieu Horus, maître du ciel en Egypte, symbole du sexe féminin également dénonçant une économie aux principes masculins. La révolution est en marche, les labels des groups instrumentaux comme The Alan Parson Project trouvent le créneau. La télévision n’est pas seulement qu’une petite lucarne, elle diffuse un nouveau support à grande dose. Le groupe en sera les pionniers.
L’album « Freudiana » sorti en 90 marque la fin de la collaboration avec son acolyte Eric Woolfson qui s’oriente vers les comédies musicales. Alan quant à lui continuera seul l’aventure et c’est avec « A Valid Path », qu’il signe son dernier album sorti en 2004 avec de nombreux invités dont David Gilmour (guitariste des Pink Floyd).
Il n’est pas impossible que l’ex producteur qui nous a quitté soit en train de monter un nouveau groupe là haut aussi hypnotique et aux envolés de riffs de guitares mémorables soutenus par les anges cette fois.
Un coup d'oeil à Eye In the Sky...