Ma libération

Par Arielle

  Mystère et boule de gomme, c’était le black out total http://www.grisy.net/article-tordu-a-vie-on-ne-change-pas-une-equipe-qui-gagne--40697551.html . Je m’inquiétais sans vraiment me tracasser, mes sentiments avaient irrémédiablement changé. Je ne l’aimais plus, j’avais seulement de la compassion. En mars, soit trois mois plus tard, il m’appela, me contant qu’il avait offert une superbe soirée à sa maman pour son anniversaire, qu’il passait du bon temps avec ses potes. Je l’ai définitivement envoyé bouler… il m’avait trop mis les boules depuis tant d’années. Je tirais un trait sur lui.

Un de ses potes vint vers moi « Je viens d’avoir des nouvelles de Fr…. » « Ah oui ! trop tard ». Le pote l’avait houspillé pour son comportement envers moi «  Laisse tomber, il ne m’intéresse plus ». Je savais qu’il lui ferait le message car en fait, Fr…. s’était empressé de faire une dernière tentative de me récupérer via son ami. PLOUF ! noyé le poisson.

Ma fille était bien dans sa co-location mais la mère de son hébergeur, très possessive, inventait moulte tricheries pour qu’elle ne reste pas trop longtemps. I…. fit une demande de logement à la ville de Limoges et fait extraordinaire, ce qu’on ne voit jamais en région parisienne, elle eut des propositions au bout de trois semaines seulement. Je me souviens avoir fait cette même démarche lorsque j’habitais avec ma copine S….. à Saint denis dans le neuf trois http://www.grisy.net/article-7012981.html et j’avais été contactée…. Cinq ans après alors que je m’étais déjà installée ailleurs depuis belle lurette, en me payant le culot d’écrire directement au Président de la République, seul moyen de shunter l’administration ! En île de France, on peut crever la bouche ouverte, tout le monde s’en fiche. Il ne fait plus bon vivre dans la capitale.

I… eut même le luxe de refuser deux appartements qui ne lui convenaient pas. Pour le troisième, elle alla repérer les lieux avant de demander à visiter. Elle arriva aux abords d’une immense cité, très déplaisante à prime abord et elle me téléphona en pleurs « Maman, je ne trouverais jamais rien de bien ! » mais le soir même, elle m’annonça une bonne nouvelle. Elle était retournée sur les lieux avec une amie qui connaît bien Limoges et il s’avérait que le futur logement siégeait dans un joli petit hameau caché derrière ces buldings débectants. Son cauchemar avait viré au rose, elle était redenue joyeuse. Elle s'empressa de faire les papiers d’usage et emménagea très vite. Elle était enfin chez elle, dans un appartement spacieux et coquet, paré d’un grand balcon donnant sur un parc.

Fr…. me rappela en juillet pour m’annoncer que sa mère était décédée fin juin, qu’il l’avait veillée durant une semaine, dans la maison de houilles. Il était très triste mais lui, qui profitait tellement de tout et de tout le monde, allait être à l’aise maintenant. Il hériterait des deux maisons, celle de Houilles et celle de Merlimont, puisque sa sœur avec qui il était fâché depuis l’adolescence, déclara refuser sa part. Il n’y avait donc plus de soucis à se faire pour lui. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande moi » ….. « Ah ! remord de conscience ? non, je ne te solliciterais jamais ». Ce furent nos derniers échanges.

Quand je pense que j’ai dormi – incognito - maintes fois à l’étage, juste au dessus de la chambre de sa maman http://www.grisy.net/article-23167446.html , quand je pense que les seuls cadeaux de nöel qu’elle a reçu de la part de son fils, c’était par mon truchement, quand je pense que j’ai eu une longue conversation avec elle lorsque Fr… était à l’hôpital, quand j’y pense, oui ! je n’ai jamais rencontré cette femme en dix ans ! Il a bien su me cacher, me faire vivre dans l’ombre. Je n’existais pas, corne de bouc !

Ma seule compensation est que, à l’heure actuelle, il a l’aisance mais il vit en hermite, seul, tout seul. Il avait toujours dit que lorsque sa mère fermerait ses yeux, selon son expression, il n’aurait plus que moi et bien non, j’ai coupé le cordon car finalement, il n’est qu’un sale môme. Il a oublié de grandir.

Désormais débarassée de ce boulet auquel je m’étais volontairement attachée, je privilégie de plus en plus le bonheur de mes enfants. Malgré la distance, je veille à ce que notre lourd passé nous lâche enfin les baskets, j’organise tout pour que coûte que coûte, nous soyons heureux en famille.
Toute cette vie de misère m’a fait comprendre l’importance de la filiation. Qui a t il de plus précieux que de savoir les siens heureux ? Comment ne pas être là pour le meilleur et pour le pire ?
C’est à présent ma nouvelle mission, tout le reste n'est qu'options à prendre ou à laisser.
......... 335 ème épisode ............. à suivre .......... dans la catégorie "biographie"