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Barack Obama et la première présidence mondiale

Publié le 12 décembre 2009 par Exprimeo
Barack Obama s'impose progressivement aux yeux de l'opinion internationale comme le Premier Président du monde. La Présidence Obama n'ouvrira pas fondamentalement de nouvelles relations avec la France. Il importe tout d'abord d'avoir à l'esprit deux évidences majeures : - d'une part, le caractère fondamentalement dissymétrique des rapports entre les Etats-Unis et la France. Les premiers sont une réelle superpuissance mondiale tandis que la France a conservé des éléments du statut d'une grande puissance (membre permanent de l'ONU, dissuasion nucléaire …) mais elle n'a plus la taille et les ressources d'une grande puissance. Elle est associée mais vit un demi-siècle de régression constante : défaite de juin 40, décolonisation douloureuse, puissance économique en repli, forces budgétaires en chute … - d'autre part, un historique d'amitié orageuse. La France de Louis XVI a aidé les Etats-Unis à naître contre l'Angleterre. Les Etats-Unis ont aidé la France lors de conflits mondiaux. Mais les querelles violentes et les malentendus ont été ensuite le lot quotidien des relations. Le "modèle Américain" fascine et contrarie les élites Françaises. Progressivement une forme d'incompréhension est née. A ce contexte historique s'ajoutent de nouvelles "contraintes". Les modifications du paysage international font surgir de nouvelles puissances qui modèrent le poids international de la France à l'exemple de l'influence allemande en Europe. Il est fini le temps où l'Allemagne devait être un nain politique qui devait se faire accepter par la communauté internationale. Les crises ou mutations ne doivent pas donner matière à fonder un partenariat privilégié avec la France.A la différence de l'Angleterre, la France a cassé ses liens de relations privilégiés avec des dissidences multiples à l'exemple : - du vote sur la guerre en Irak, - mais aussi la politique arabe qui a fait partie de l'héritage du Général De Gaulle, - une existence d'union de la gauche avec un poids de l'extrême gauche qui interroge à l'exemple des Ministres communistes en 1981 ou en avril 1986 le refus du survol du territoire Français par des avions Américains allant bombarder Tripoli … Ce que la France qualifie d'indépendance est souvent perçu comme une forme d'hostilité qui n'ose pas s'avouer. Une fois passé l'engouement de mode pro-Obama, ce dernier risque même de creuser de nouveaux fossés. Il est en train d'installer la première " présidence mondiale " tissant une popularité directe avec les opinions publiques et donc réduisant de fait la marge de manoeuvre de certains gouvernements occidentaux. Mais surtout, la nouvelle Administration Américaine met de côté la relation privilégiée avec l'Angleterre pour considérer l'Europe comme une entité au sein de laquelle la France est diluée. Il n'y a aucune raison objective pour que la France sorte de cette dilution. Il peut y avoir des signes extérieurs nouveaux de gentillesse mais sur le plan politique rien ne peut permettre de constituer une nouvelle spécificité Française. Dans ce domaine comme dans tant d'autres, l'engouement passager passé, le retour aux réalités devrait être dur quant aux intentions de la nouvelle Administration Américaine. C'est l'Europe qui va compter. La France ne peut retrouver une spécificité qu'au sein de cette nouvelle entité territoriale et encore faudrait-il identifier comment concrètement ? Cette évolution risque de devoir compter avec l'impact d'une éventuelle solution progressive en Afghanistan où la stratégie mise en oeuvre par Stanley McChrystal commence à donner des résultats très positifs. Si en 2011, Obama a rempli la tâche de "sécurisation et de pacification" de l'Afghanistan, son aura internationale en sera considérablement renforcée.

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