Entre perdre une région ou perdre un peu de son âme, la direction du PS a choisi la deuxième solution. Mardi, le PS a “pris acte” du vote des adhérents de Languedoc-Roussillon et décidé de ne proposer ni investiture officielle ni liste alternative à celle de Georges Frêche, exclu du PS en 2007. Ce jugement de Salomon laisse de fait le champ libre à Georges Frêche aux prochaines régionales. Arnaud Montebourg, secrétaire national du PS à la rénovation, a estimé vendredi que le PS devait “investir une liste alternative”, jugeant qu’il en allait de “l’honneur commun des socialistes”.
Il est rejoint dans cette position par une poignée de socialistes dont Paul Quilès qui évoque un regrettable réalisme électoral. La main baladeuse de Thierry Henry n’était en rien un acte isolé. Le milieu du foot avait défendu l’attaquant en rappelant que l’attaquant “avait fait le boulot”. Autrement dit peu importe les moyens seule compte la fin. Le football professionnel comme la politique sont devenus un business dans lequel les valeurs morales ont été reléguées au second rang.
C’est bien ce que souligne dans un communiqué le député de Saône-et-Loire, quand il indique soulignant que la position du PS “révolte et démoralise nombre de militants”, “elle ternit aux yeux de nos sympathisants notre image en laissant penser que nos intérêts électoraux peuvent s’accommoder de toutes les compromissions” et “offre injustement à la droite la possibilité de nous donner des leçons d’antiracisme, au moment où celle-ci renoue avec l’idéologie de la protection ethnique de la Nation“.
Le secrétaire national à la rénovation en tire la conclusion qui s’impose : “Le Parti socialiste doit investir une liste alternative à celle de Georges Frêche”, estimant “en conscience, qu’il n’y a pas d’autre solution pour l’honneur commun des socialistes“.
Outre une tribune publiée dans Médiapart , Paul Quilès sur son blog rappelle qu’en 2007, la commission nationale des conflits du PS avait décidé à l’unanimité de l’exclure, estimant que “les propos n’étaient pas compatibles avec les valeurs d’égalité et de respect des droits humains qui fondent depuis toujours l’engagement du Parti Socialiste“. “Certes, les militants du Languedoc-Roussillon ont voté. Mais ce vote suffit-il à contrebalancer les causes de l’exclusion?” s’interroge l’ancien ministre socialiste.
Bras droit et âme damnée de Martine Aubry, ancien homme des basses oeuvres de la fabiusie, Claude Bartolone estime pour sa part, que le PS a “tout fait pour trouver une alternative susceptible de rassembler toute la gauche” face à Georges Frêche en Languedoc-Roussillon.
Le député et président du conseil général de Seine-saint-Denis fait porter la responsabilité de cette situation sur les Verts régionaux. “Les Radicaux et le PCF ont accueilli positivement l’hypothèse de s’associer, dès le premier tour, à une autre tête de liste socialiste”. ”En revanche, le chef de file des Verts en Languedoc-Roussillon, ainsi que son Parti n’ont pas accepté cette option, pourtant légitime au vu de la situation locale et seule de nature à rassembler la gauche et à l’emporter“.
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