Comme d’habitude, les réactions des uns et des autres donnent envie de répondre … alors que les souvenirs eux (parfois encore lourds à porter) invitent au silence.
Qui peut imaginer la solitude du médecin (même s’il est désormais entouré de cette sacro-sainte “collégialité”) et les doutes qui l’assaillent quand il doit in fine prendre la décision et agir pour soulager un patient en fin de vie, sachant pertinemment qu’il va “hâter la fin” ? (Je parle de soulager, je ne parle de rien d’autre et surtout pas d’utiliser des connaissances pour permettre un suicide).
Il le fait en priant pour que sa décision corresponde bien aux vœux du patient.
Il le fait en priant de ne pas céder à une pression trop forte de la famille.
Il le fait en priant pour que sa décision ne soit pas le reflet d’une fuite, d’un refus d’une agonie désormais refusée par tous.
Il le fait en priant de ne pas succomber à la tentation de se prendre pour Dieu ….
Il le fait … en demandant pardon … et quand la fin “hâtée” survient, il a encore des doutes et il n’est pas fier…
“Il”, c’est moi bien sûr… et je prie pour que ces doutes continuent à m’assaillir jusqu’à la fin, tant j’ai peur de porter atteinte au droit à la vie d’autrui, quelle que soit cette vie.
Mais je connais aussi des personnes pleines de certitudes, que le doute n’étouffe pas et à qui une législation permissive donnerait des ailes… Car pour elles, toutes les vies ne valent pas d’être vécues … Je prie pour ne pas les rencontrer sur ma route au bout du chemin…
MTD