Jean-Michel Apathie, journaliste, commentateur au grand journal de Canal plus s'est demandé, en interrogeant Cécile Duflot, tête de liste Europe Ecologie en île de France lors des prochaines élections régionales « comment la gauche pouvait se dire la gauche lorsqu'elle soutient Georges Frèche dans la région Languedoc-Roussillon quand la Gauche n'est plus la Gauche. » L'ancien hiérarque socialiste qui a un bilan (mais ce n'est pas une excuse) s'est distingué à deux reprises : lorsqu'il a traité les harkis de « sous-hommes » et lorsqu'il a jugé que la France devrait honte d'avoir tant de Noirs dans l'équipe de France de football et si peu de Blancs.
J'ai été à l'initiative d'une motion adoptée à l'unanimité de la section socialiste de Louviers et demandant l'exclusion de Georges Frèche d'un parti dont la défense des droits de l'homme est une des valeurs essentielles. La fédération de l'Eure ne nous a pas suivis mais finalement Georges Frèche a été exclu. Il vient d'être à nouveau désigné par les socialistes locaux pour prendre la tête de la liste PS au mois de mars ce qui provoque de nombreux remous. Cécile Duflot a été très claire : La liste Europe-Ecologie ne fusionnera pas avec celle de Georges Frèche au second tour de l'élection. Elle a conscience des risques que cette attitude peut créer mais elle ne veut pas transiger avec ses principes. « C'est la seule région dans laquelle nous avons décidé d'agir ainsi. Ailleurs, l'Union de la Gauche sera privilégiée. »
Cela fait du bien d'entendre cela. Car les risques de perdre la majorité à Gauche en Languedoc Roussilon ne sont pas négligeables. Toutes proportions gardées, nous avons connu la même situation à Louviers lors des municipales. Bien sûr, on ne peut pas comparer Georges Frèche et Franck Martin et malgré toutes les préventions qu'on peut avoir à l'égard du maire de Louviers, il n'a pas atteint le degré d'infamie de l'ancien maire de Montpellier. Nous n'avons pas voulu, nous non plus, transiger avec des valeurs jugées essentielles telles que la délibération collective, le respect de la dignité des individus, la prise en compte de la représentativité des « alliés », non sans oublier le devoir de d'abord servir les populations qui attendent beaucoup de la Gauche sur les plans social et économique.
Nous aussi nous avons pris des risques. Totalement assumés. Bien sûr, comme le dit le maire de Louviers, nous avons perdu des postes d'adjoints, des vice-présidences à la CASE, les indemnités qui vont avec. Et alors ? Nous avons préservé des valeurs bien plus importantes. Le combat que nous menons actuellement pour un retour en régie publique de l'eau et de l'assainissement au niveau de la CASE n'est pas encore unanimement partagé par les élus de Gauche. Nous allons avancer pas à pas. Déjà, la révélation de l'arrêt du Conseil d'Etat peut éclairer certains esprits plus ouverts que d'autres. Nous finirons par convaincre les plus hésitants d'entre eux car ils comprendront où se situe l'intérêt général.
Voilà pourquoi nous ne cesserons d'affirmer ce en quoi nous croyons. Voilà pourquoi nombre de socialistes lovériens, en responsabilité, ne feront pas la campagne de Franck Martin s'il est présent en position éligible sur la liste de nos camarades socialistes.