Travis Bickle a pu assister ce vendredi à la deuxième projection presse d'Avatar (ouverte à plusieurs blogueurs), dans une salle des Champs-Elysées. Voici son compte-rendu. D'autres suivront - celui de Marcellus Wallace notamment. Bref, y aura débat au sein de la rédaction de Cineblogywood. A Travis de dégainer le premier.
Anderton
En salles (très bientôt) : Avec feu Stanley Kubrick, Terence Malick et Jean-Paul Rappenick...euh Rappeneau – cherchez l'intrus ! -, James Cameron fait partie du club des réal qui pondent un film tous les 10-15 ans. C'est dire l'attente qu'il suscite. Surtout, après le méga-carton Titanic, comment allait-il rebondir ?
Avec Avatar (découvrez notre dossier : trailer, photos, buzz...),, on allait voir ce qu'on allait voir : une révolution cinématographique – pas moins. L'homme est réputé pour sa mégalomanie. Je l'attendais néanmoins avec une certaine bienveillance, Cameron ayant réussi avec Titanic l'impossible alliance du film catastrophe et de la chronique proustienne. Oui, j'assume, je vais très bien, et n'ai rien fumé !
La révolution en marche
Alors, après avoir passé le contrôle de sécurité, subi une fouille au corps, m'être délesté de mon mobile, chaussé les magnifiques lunettes indispensables pour visionner le film en 3D, la révolution pouvait se mettre en marche.
Incontestablement, le pari technique et visuel est gagné haut la main. On est scotché par la fluidité des mouvements de caméra, la netteté des traits des personnages virtuels et la précision des mouvements des yeux et des lèvres. Et puis, la beauté graphique des paysages de la planète Pandora, - en particulier sa faune et sa flore rappellent à la fois Fantasia de Disney, Jurassic Park de Spielberg et Aliens de...Cameron - achève de nous conforter dans l'idée que oui, Cameron est en train de signer une film historique sur une trame ultra-classique, mais ultra-efficace de l'insider en terre inconue.
Message, métaphysique et 3D ne font pas bon ménage
Et puis, patatras ! Au bout d'une heure, soudainement, on ne sait pourquoi, Cameron, - faute de confiance dans son scénario ? par prétention ? - décide de truffer son western virtuel d'un message philosophico-ecolo-messianico-new age ultra-gonflant !! Et là, plombage absolu, la révolution ne s'en remettra jamais. Le temps passe longuement, très longuement. Et résigné de regretter La forêt d'Emeraude de John Boorman, Le seigneur des Anneaux de Peter Jackson, Terminator, Aliens ou Titanic.
Et le comble, c'est que Cameron en oublie complètement la 3D. Là où dans la première heure, il en jouait cinématographiquement (niveaux et profondeurs de champs, inserts en gros plan), il filme les combats finaux comme s'il filmait... Aliens. Certes, avec masculinitude, mais sans tirer parti de la 3D.
Au total, donc, merci James pour la prouesse technique et ton savoir-faire pour filmer les scènes d'action. Mais s'il-te-plaît, James, laisse la philosophie aux philosophes, la politique aux politiques, la religion au vestiaire ! Du coup, j'attends avec impatience la short version de ce pensum de 2h40, tout de même...et pas dans 12 ans !
Travis Bickle