Précarité énergétique : une réalité mais pas une fatalité
Publié le 11 décembre 2009 par Dominique Lemoine @lemoinedoNe nous laissons pas abuser par les chiffres de l'INSEE, l'inflation, la vraie, celle que l'on subit au jour le jour pour les besoins essentiels et structurels fait des bonds alors que le salaire moyen fait au mieux du surplace pour ne pas dire qu'il plonge.
Aujourd'hui, à l'approche de l'hiver, nous voyons augmenter la précarité énergétique. Ceux qui travaillent à temps partiel ou qui ont les salaires les plus bas ont souvent des difficultés à faire face à l'inflation de la facture d'énergie (le gaz n'a-t-til pas augmenté de près de 40% en deux ans !
Dans le même temps, ces personnes habitent souvent des logements qui sont de véritables passoires énergétiques qui possèdent des modes de chauffage onéreux (fioul avec d'ancienne chaudière ou pire des convecteurs électriques de type "gille pain" qui sont de véritables gouffres énergétique et financier;
Mais ces personnes, qui sont de plus en plus nombreuses, n'ont pas les moyens (et souvent elles ne sont que locataires) d'isoler leur logement, de remplacer les fenêtres, de remplacer la chaudière ou les convecteurs par des appareils performants et économes.
ATD Quart Monde note dans un rapport récent que de plus en plus de personnes n'arrivent plus à se chauffer. Pour une personne qui gagne 1000 euros par mois, comment payer des factures énergétiques de 300 à 400 euros les mois d''hiver ?
Alors, que faire car dénoncer ne sert à rien si on n'apporte pas de réponse.
Nous le savons, l'habitat est responsable de près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. Il convient donc de travailler sur les deux volets : incitation et obligation.
Incitation par des aides à la rénovation des logements anciens par des aides mieux ciblées et obligation pour les logements les plus dispendieux d'effectuer des travaux.
L'obligation ne peut trouver une grande efficacité que si elle est accompagnée financièrement (fiscalement par exemple et pourquoi pas par un redéploiement des recettes de la taxe carbone), d'où la nécessité de l'incitation.
Cette démarche présente trois retombées positives :
- la création d'emplois pour la rénovation des logements
- la diminution des émissions de CO2 et de la consommation énergétique
- un plus grand confort à moindre coût pour le locataire.
La précarité énergétique est un vrai problème qui risque encore de s'amplifier car tout indique que la facture énegétique va encore grimper alors que l'on va artificellement maintenir l'inflation statistique entre 1 à 2% par an !
L'action dès aujourd'hui est donc nécessaire.
Dominique Lemoine