n°24 : The Killers - Human (2008)
Juste parce que, n'ayant aucune originalité, je suis amoureux de Brandon Flowers, de son occasionnelle petite moustache, de son élégance improbable, de ses prestations scéniques flamboyantes et de son aura de rockeur mormon. C'est quand même dingue, ça, d'être membre de l'Eglise de Jésus Christ des Saints des derniers jours (comme Bill Henrickson dans Big Love) (et toi, Brandon, tu as plusieurs femmes ?) et de sillonner les routes en jouant à sex, drugs and rock'n'roll... Quoique je doute que Brandon et ses copains aient une groupie différente sur le gland tous les soirs.
The Killers, comme tout le monde, je les connais surtout de l'année 2004 à cause du premier album, Hot Fuss (dieu que ce titre sonne sexuel, dis donc) (alors qu'en fait c'est pas sexuel du tout) (même pas grivois) (j'ai été déçu quand je l'ai su)... et à cause du premier sinegueule Somebody told me, devenu insupportable à force de diffusion en radio, et pourtant encore marqué du sceau de ma sympathie : ah, voila un groupe de rock qui ne va pas nous jouer le numéro de la hype, et va nous proposer de la bonne grosse tambouille énergique et dévastée pour radios FM ! C'est qu'il y en a marre, au bout d'un moment, des groupes hype qui déboulent tous les deux mois en prétendant révolutionner la musique avec un sinegueule pointu, qui sont encensés pendant deux semaines et qui sont déjà ringards un an après pour la sortie de leur deuxième album. The Killers, en pleine phase déclinante des groupes en "The", est là pour faire kiffer le grand public et la radio avec son gros tube pop rock, point barre.
Et puis il y a eu le deuxième sinegueule, Mr Brightside, ballade up tempo qui fait partie des sinegueules que j'ai le plus écoutés en 2004, marquée par la même tristesse non résignée que Human. Puis en 2006, l'album Sam's Town, les inaperçus When you were young et Bones (pourtant clipé par Tim Burton himself). Thèmes récurrents : amour, mort, fidélité, doutes... Tout cela évoque irrésistiblement un certain climat moraliste, pour ne pas dire religieux. Mais bon, dans le genre rock chrétien (ce que The Killers ne revendique absolument pas) (avec un nom pareil, en même temps...), tu avoueras que c'est d'un autre nveau que les Jonas Brothers (nus). Quatre ans séparent les deux titres Mr Brightside et Human, mais pas de gros tube à relever (du moins en France) entre les deux.
The Killers, c'est une recette somme toute inchangée depuis le premier album, avec certes des explorations musicales par-ci par-là histoire de ne pas s'encroûter, mais globalement du sinegueule pop à guitare, à mélodie évidente (et j'aime quand les gens ont le sens de la mélodie évidente) (j'aime la pop, quoi) (c'est la découverte du jour) et à mélancolie sous-jacente, tendu vers notre oreille par la voix chevrotante du petit Brandon et soutenu en clip par son look versatile et son regard de gamin enthousiaste. Tu m'étonnes que ses fans gays voudraient qu'il soit out, celui-là...