Souvenirs

Il est des moments où les souvenirs affluent …

Maintenant on parle volontiers de convivialité. Je n’ai pas souvenir d’avoir connu ce mot dans mon enfance. Je suppose d’ailleurs que mon vocabulaire était des plus restreints. Je sais ce que je dois à l’école et ce que le mot “hospitalité” signifiait.

Lorsque nous allions à Draguignan, pas question bien sûr, d’aller au restaurant. Jamais nous n’y allions.Nous n’avions pas de famille à Draguignan avant que la soeur de ma mère ne s’y installe avec son mari dans les années 50. Nous connaissions la famille Bruno.

Madame Bruno , originaire d’Ampus et soeur de tante Julia,avait épousé un très brave homme , cantonnier. Il avait le coeur sur la main, toujours prêt à rendre service. Les deux filles Bruno, Janine et Huguette , cousines germaines (par leur mère ) d’Yvette , elle-même ma cousine du côté de mon père , venaient à Ampus en vacances , elles étaient devenues mes copines et nous nous amusions  ensemble l’été.

A midi, pas question de remonter à Ampus. Avec des provisions apportées de la maison , nous nous rendions chez les Bruno. Nous n’avions pas téléphoné la veille car ni eux , ni nous n’avions le téléphone. Je ne me souviens pas si on avait un moyen de leur faire connaître notre venue , mais ce que je sais, c’est qu’on mangeait chez eux sans façon. On était toujours bien accueillis. C’était un plaisir de partager leur repas. C’était simple et chaleureux et c’est un plaisir de s’en souvenir et de le raconter. Lorsque je passe devant leur maison à Draguignan, j’ai toujours une pensée pour eux. Ils ne sont plus en vie , ni l’un , ni l’autre .Lui est mort le premier, jeune encore. Elle a vécu plus longtemps  avant de mourir d’un cancer et après avoir beaucoup souffert. C’est à travers elle que j’ai fait connaissance de cette terrible maladie. Je n’ai pas revu souvent Janine et Huguette. Pourtant ni l’une , ni l’autre n’habitent loin  d’Ampus  . La vie nous a séparées.

Si j’entends la chanson de Brassens “L’Auvergnat”, je pense qu’elle s’adresse à la famille Bruno , capable d’offrir  l’hospitalité simplement , par amitié et fraternité. Ils n’étaient pas riches et ils ouvraient largement leur maison. Quelle belle leçon de solidarité !

Gilberte (à Draguignan) , si tu me lis , cet article va te rappeler des souvenirs, n’est-ce pas ?  Amitiés.

Chanson pour l’Auvergnat - Brassens