Je veux que l’eau demeure sans lit.
Je veux que le vent demeure sans vallées.
Je veux que la nuit demeure sans yeux
et mon coeur sans la fleur de l’or;
que les boeufs parlent aux grandes feuilles
et que le verre de terre se meure d’ombre;
que brillent les dents de la tête de mort
et que la jaunisse inonde la soie.
Je peux voir le duel de la nuit blessée
qui lutte enlacée avec le midi.
Je résiste au couchant de vert poison
et aux arcs brisés où souffre le temps.
Mais n’éclaire pas ta nudité limpide
comme un cactus noir ouvert dans les joncs.
Laisse-moi dans une angoisse de planètes obscures,
mais ne me montre pas ta hanche fraîche.
***
Gacela de la terrible presencia
Yo quiero que el agua se quede sin cauce.
Yo quiero que el viento se quede sin valles.
Quiero que la noche se quede sin ojos
y mi corazón sin la flor del oro.
Que los bueyes hablen con las grandes hojas
y que la lombriz se muera de sombra.
Que brillen los dientes de la calavera
y los amarillos inunden la seda.
Puedo ver el duelo de la noche herida
luchando enroscada con el mediodía.
Resisto un ocaso de verde veneno
y los arcos rotos donde sufre el tiempo.
Pero no me enseñes tu limpio desnudo
como un negro cactus abierto en los juncos.
Déjame en un ansia de oscuros planetas,
¡pero no me enseñes tu cintura fresca!
(Federico Garcia Lorca)