La vraie histoire de Saint-Nicolas !

Publié le 10 décembre 2009 par Lorraine De Coeur

« On » lit et on entend tout un tas de choses sur Saint-Nicolas, du vrai, du faux, mais surtout beaucoup d’approximations…

Je vous propose donc, sans aucune exhaustivité, de rappeler l’histoire du Saint-Patron des Lorrains, des enfants, mais aussi des Russes !

L’histoire de Saint-Nicolas, commence en actuelle Turquie. Et oui, Nicolas de Myre était un évêque d’Orient, il participa même au fameux concile de Nicée, en 325 !

Comment cet évêque d’Anatolie est-il devenu le patron des Lorrains ?

Cet Évêque d’Orient,  en renonçant à sa richesse, consacra son sacerdoce au bonheur des pauvres et serait l’auteur de plusieurs miracles dont les plus connus semblent être, d’avoir sauvé de la prostitution trois jeunes filles en pourvoyant leurs dots, d’avoir ressuscité trois enfants  retrouvés dans le saloir d’un boucher, ou encore d’avoir miraculeusement sauvé d’un naufrage des marins en détresse…

Il serait mort un 6 décembre, probablement en 335, et son Saint corps fut déposé dans une église de Myre. Sa popularité ne cessa pas à sa mort, loin de là ; de son tombeau s’écoulerait une manne aux vertus miraculeuses.

Le pèlerinage aurait pu s’arrêter à Myre, mais lors de l’arrivée des Seldjoukides en Asie mineure, au XI° siècle, des marins italiens vinrent dérober le corps du Saint pour le ramener en leur ville de Bari où, depuis, s’élève une Basilique romane qui lui sert de sépulture.

En 1087, le culte de Saint-Nicolas étant déjà très populaire, un seigneur Lorrain,  Aubert de Varangéville, se rendit en pélerinage à Bari et assista à l’inauguration de la Basilique par le pape Urbain III.  Un morceau du bras de Saint-Nicolas, exposé à cette occasion… fut dérobé par le seigneur qui le rapporta en ses terres de Lorraine.

Les miracles de Saint-Nicolas étaient déjà bien connus des Lorrains et l’arrivée de cette dextre bénissante en terre ducale attira l’attention des foules. Aubert demanda  l’aide de l’abbé de Gorze, afin de trouver un lieu de conservation et de vénération de la relique. Il fut décidé, en 1090, de la déposer à Port, alors grande ville de marchés située au sud de Nancy.

Rapidement, les foules vinrent admirer la fameuse relique dont la notoriété se méla rapidement à la renommée commerciale de la ville. Port devint alors Saint-Nicolas-de-Port.

Première Croisade : Jean, Sire de Joinville, fut pris dans une tempête lors de son retour. Il implora Saint-Nicolas, et fut sauvé ! Sort similaire pour Cunon de Réchicourt, lors de la sixième croisade. Il implora Saint-Nicolas lors de sa captivité et fut délivré. Par gratitude, il initia la procession qui se pratique encore activement aujourd’hui ! Énièmes miracles, la popularité du lieu augmente encore et toujours. Au croisement des foires de Champagne et  d’Allemagne, le Saint-Nicolas de Port devint également très populaire dans ces contrées.

L’événement historique le plus marquant est probablement l’invocation de Saint-Nicolas par le Duc René II de Lorraine avant la fameuse bataille de Nancy. Vainqueur du Téméraire, la gratitude de René est immense…  il fit donc édifier la Basilique dont nous admirons encore aujourd’hui les proportions de Cathédrale !

1477, Saint-Nicolas, protecteur du Duc de Lorraine, devient le Patron des Lorrains.

A partir d’une simple relique déposée en Lorraine, les nombreux marchands de passage à Saint-Nicolas-de-Port, propagent dans les pays germaniques, des Pays-Bas à l’Allemagne, cette vénération pour ce grand Saint qui devint également leur saint protecteur.

Mais le plus étonnant reste sa transformation au XX° siècle en icône populaire majeure… Santa Klaus, fêté par les migrants Hollandais aux États-Unis depuis le XIX°, devint fortuitement le support publicitaire de la marque Coca-Cola en hiver 1940. Il y perdit sa mitre et sa crosse, mais… le père Noël était né !

Voici comment un grand évêque de Myre devint Patron des Lorrains puis icône marchande !

Dernier miracle : une portoise, épouse d’un riche américain, fut sauvée d’un naufrage après avoir invoqué Saint-Nicolas. Camille Croué-Friedmann décida alors de rendre hommage à sa ville natale et à son Saint-Protecteur…  Elle légua ainsi 7 millions de dollars pour financer la restauration de la basilique !

En dehors de la basilique romane de Bari, toutes les photos présentées furent prises en la Basilique Saint-Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port :

  • Chapelle Saint-Nicolas
  • Procession de la Saint-Nicolas en la Basilique.
  • Façade gothique flamboyante.
  • Vue intérieure de l’édifice.